Bassin lémanique: covoiturage, le fil conducteur

MOBILITÉ • Afin de désengorger les portes du Grand Genève, Suisses et Français encouragent le covoiturage.

  • «Même trajet, même voiture!», tel est le slogan de l’initiative de covoiturage. DEP74/LAURENT GUETTE

    «Même trajet, même voiture!», tel est le slogan de l’initiative de covoiturage. DEP74/LAURENT GUETTE

Qui n’a jamais connu le bassin lémanique saturé entre 6h30 et 9 heures puis, de nouveau en fin de journée? Pour lutter contre ce chaos, une initiative franco-suisse a été lancée autour du covoiturage: covoiturage-leman.org, nouveau portail internet mis sur pied par Genève, Vaud et la France. Il possède la particularité de proposer un moteur de recherche intuitif qui centralise toutes les offres de covoiturage de la région franco-valdo-genevoise.

Lever le frein aux habitudes

Depuis 2002, le nombre de frontaliers travaillant dans les cantons genevois et vaudois a été multiplié par deux, passant de 44’500 à près de 100’000* en 2014. Or, les études démontrent un taux d’occupation dérisoire (1,27 pour les véhicules arrivant à Genève). Et un constat, implacable: 80% des frontaliers qui entrent dans le bassin lémanique sont seuls dans leur voiture.

Pour révolutionner ces habitudes, l’initiative entend jouer à la fois sur les particuliers et sur les entreprises. Parce que les transports correspondent au deuxième budget des ménages, avant l’alimentation; et qu’un covoitureur régulier peut espérer économiser 2400 francs paran.

Près de 80 sociétés démarchées

Mais les pouvoirs publics n’ont pas oublié le milieu de l’entreprise, «la clé de voûte de notre dispositif» pour le conseiller d’Etat en charge des transports, Luc Barthassat. «Fluidifier les échanges dans notre région est impératif pour préserver son dynamisme économique et la qualité de vie qu’elle offre», explique Nuria Gorrite, la conseillère d’Etat vaudoise en charge des infrastructures. Ce que confirme Jacques Melly, le président du Conseil du Léman: «La mobilité est depuis de nombreuses années un fil conducteur, pour intensifier et développer les échanges économiques et culturels.»

Ainsi, 80 entreprises de la région ont été démarchées, dont 20 sociétés genevoises, qui se sont engagées à relayer et à encourager le covoiturage auprès de leurs salariés. Le coût global de cette initiative est estimé à environ un million de francs.

* Les frontaliers dans le périmètre du Léman, Conseil du Léman, Nov 2013.

Pour en finir avec l’autosolisme

BD • La comparaison des coûts de trajets pour un autosoliste et un covoitureur sont sans équivoque: seul, un Annecy-Genève revient entre 21 et 23 francs, 5 à 10 francs s’il est partagé; Thonon-Genève coûtera de 12 à 13 francs pour un automobiliste isolé, seulement 2 à 5 francs s’il partage sa voiture; quant à un Gex-Genève, il revient à 5-6 francs pour l’un, 1-3 francs pour les autres. Un coût, aussi, pour l’activité économique: on estime que sur le territoire de l’agglomération franco-valdo-genevoise, en heures de pointe du matin, le temps perdu dans les bouchons s’élève à 7700 heures/an par rapport à une circulation fluide.

Source: études réalisées dans le cadre du projet «Covoiturage et Mobilité autour du bassin lémanique».