LAïCITé • Pour la première fois depuis très longtemps, peut-être depuis Chavanne, on a l’impression qu’il y a de nouveau un pilote à la tête du DIP. Dans l’affaire de l’Arche de Noé, et de cette interprétation exagérée, et totalement timorée, du principe de laïcité par une commission, Anne Emery-Torracinta a remis les pendules à l’heure avec clarté, intelligence et efficacité. Vendredi 12 juin, en milieu d’après-midi, elle a adressé à l’ensemble des collaborateurs de son Département une lettre intitulée «Laïcité: remettons l’église au milieu du village!» dont chaque mot sonne juste. Un modèle.
Que nous dit la ministre? Des choses simples et de bon sens, sans doute partagées par l’immense majorité de la population. 1) La laïcité, oui, mais pas l’ignorance. 2) Il y a eu autocensure d’une commission qui aurait dû en référer plus haut. 3) S’intéresser (notamment dans les cours d’Histoire) aux phénomènes religieux, de façon informative et factuelle, ne contrevient en rien à la laïcité.
Cette lettre marque un tournant. Elle clarifie les choses. Elle rappelle simplement la mission de l’école: donner aux élèves des clefs pour comprendre le monde. La connaissance des phénomènes religieux, dans l’Histoire, fait partie (parmi d’autres) de cet indispensable jeu de clefs. Il n’y a là aucun soutien à aucune religion en particulier, simplement une mission de formation. A noter qu’il émane de la lettre une parfaite douceur. Aucun ton de maîtresse d’école. Juste la mise au point d’une ministre. Pour clarifier. Et aider les professionnels, dans leur mission.