CœUR Je n’aime pas les duels de jeunes coqs, où ça gratouille et ça caquette. Même sur des sujets antagonistes, où l’opposition droite-gauche est fortement marquée, le respect, le sourire et l’intelligence valent le détour. Ainsi, lors de l’émission spéciale votations de ce dimanche 14 juin, entre 18h et 19h, j’ai eu le plaisir d’animer quelques minutes de débat (sur les successions) entre Magali Orsini (Ensemble à Gauche) et Alia Chaker Mangeat (PDC). Assurément, deux visions opposées! Pourtant, dans la tonalité, des options dans le mode mineur qui font plaisir à entendre. Comme dans l’art de la fugue, la capacité d’installer des bémols pour atténuer l’accent premier est une valeur ajoutée. Bref, ces deux dames savent débattre avec charme et précision. Elles ont de l’oreille. D’autres, peut-être, pourraient s’en inspirer.
GRIFFE Avec plus de sept Suisses sur dix qui disent non, l’initiative sur les successions est un nouvel échec pour la gauche, qui l’avait soutenue. A vrai dire, le catalogue des initiatives ratées par la gauche, ces dernières années, devient impressionnant. Cela prouve une chose: à quel point il est difficile, en Suisse, de réussir cet incroyable pari devant le peuple et les cantons, qui s’appelle une initiative populaire. Il faut s’appeler Franz Weber, ou Thomas Minder, aller chercher très profond dans l’attachement des Suisses à leur paysage (Weber, Rothenthurm, initiative des Alpes), pour réussir. Ou alors, aller puiser dans un fonds tellurique que les corps intermédiaires auraient négligé (migrations de masse). C’est un exercice incroyablement périlleux. Il peut si facilement se retourner contre vous. Beauté et danger de notre démocratie directe.