Coup de Coeur / Griffe du 01.04.2015

COEUR Dans l’affaire Ayop, ce Tchadien blessé dans l’incendie des Tattes, dont le renvoi a été suspendu à l’aube du lundi 30 mars, Pierre Maudet a vu juste, et pris la bonne décision. Alors que la loi était de son côté, le ministre a opté pour une solution humaine, il n’y a nul grief à lui en faire, loin de là. Car le jeune conseiller d’Etat, en prenant cette décision, avait tout à perdre: une certaine gauche, alors que le magistrat va dans son sens, hurle tous azimuts qu’il a cédé, et ce triomphalisme est tout simplement insupportable. De l’autre côté, la droite dure adresse le même grief à Pierre Maudet: il aurait dû, pour elle, aller jusqu’au bout. Pris entre tous ces feux, le patron de la Sécurité genevoise s’est montré totalement à la hauteur d’un exécutif de la République. Dans cette page, nous ne sommes pas souvent de son côté. Là, oui.

GRIFFE Chaque électeur (dont je suis) en Ville de Genève jugera comme il l’entend, les 19 avril et 10 mai, le bilan de l’exécutif sortant de la Ville de Genève. Mais une chose est sûre: du côté du quatuor majoritaire de gauche, l’approche de l’élection a complètement déréglé les boussoles. Le nombre de communiqués, conférences de presse, prises de position, ces dernières semaines, sur des sujets parfois planétaires, n’ayant d’autre objectif que de faire parler de soi, dépasse tous les records. Jamais on n’a autant décerné de Prix. Jamais on n’a, à ce point, mis en avant la cosmique universalité de Genève. Centre du monde, ombilic de tous les narcissismes, école des galaxies, comme Athènes était «l’école de la Grèce». Vivre en ce sanctuaire ferait de nous des anges. Donc, au sens pascalien, augmenterait le risque d’émergence de la bête. C’était ma Pensée du jour.