Coup de Coeur / Griffe du 05.02.2015

CœUR Solitaire, courageuse, très cultivée, républicaine jusqu’au fond de l’âme, Magali Orsini est sur tous les fronts. Très versée dans les chiffres, par son activité de comptable, donc dans les dossiers fiscaux et financiers, la députée d’Ensemble à Gauche surprend par sa capacité à embrasser tous les sujets. Ses opinions sont certes tranchées, dans le sens de sa formation politique, et du parti de Mélenchon, auquel, double nationale, elle appartient aussi. Mais son phrasé, sa syntaxe, sa période, sont d’une mesure où l’ordre de la pensée s’impose. Dernier combat en date: Mme Orsini se lance dans la course à l’exécutif du Grand Saconnex! Elle part seule: «C’est tellement plus pratique, ironise-t-elle, de se convoquer soi-même en Assemblée générale». Honneur à cette combattante, pleine d’humour et riche de références.

GRIFFE Ils sont si courageux, nos humoristes et chroniqueurs en Suisse romande. Cette semaine, par exemple, en marge du procès du Carlton, ils s’acharnent de toutes leurs forces sur DSK. Avec la vaillance des combattants de la vingt-cinquième heure, vous savez ces Résistants de fin août 1944. Oh, je n’éprouve aucune sympathie pour l’ancien patron du FMI. Alors qu’il était un homme puissant, à Bercy ou à Washington, je l’attaquais dans mes éditos, dans les années 1990 et 2000, non sur sa vie privée, mais sur l’aspect trop mondialisé (à mon goût) de son rapport à la finance. En ces temps-là, nos téméraires plumes d’aujourd’hui, toutes frétillantes à l’idée d’abolir les frontières, rivalisaient en génuflexions devant le génie de celui qu’elles voyaient déjà à l’Elysée. Aujourd’hui, les mêmes crachent sur un homme à terre. Je déteste cela.