Coup de Coeur / Griffe du 28.01.2015

CœUR «Face au dernier acte du Roi Lear, à la Comédie, pour la première fois de ma vie, j’ai pleuré au théâtre.» Moment fort, dimanche 25 janvier dans le Grand Genève à chaud (Léman Bleu), lorsque le député socialiste Alberto Velasco, un homme libre et solitaire, passionné de culture, a dit son émotion face au chef-d’œuvre de Shakespeare. Face à lui, il avait le Roi Lear en personne, Patrick Le Mauff, et le metteur en scène, Hervé Loichemol, eux-mêmes évidemment très touchés par le témoignage. Alors, s’en est suivi l’un de ces petits miracles d’imprévu, où quelques paroles très puissantes furent échangées sur la présence, l’incarnation d’un texte, l’impact sur le spectateur. Bref, l’essence même du théâtre. Ce fut court. Ce fut prenant. Ce fut saisissant, comme la parole captée en plein envol. Dans la lumière.

GRIFFE Qu’ils soient policiers ou enseignants, infirmières ou chauffeurs TPG, les employés de la fonction publique, petit ou grand Etat, ont parfaitement le droit de manifester. Celui de faire grève. Celui de dire leur désapprobation face à des choix politiques et budgétaires qu’ils considèrent comme faux. La grève, par exemple, a chez nous un droit d’existence constitutionnelle que nul ne peut nier, en tout cas pas un ministre, tiens disons de la police par exemple. Prenons l’enseignement: la «grève des notes» observée par de nombreux profs n’a pas pour vocation de nuire aux élèves, ni à leurs parents. Simplement, elle exprime un ras-le-bol face à une idéologie libérale, devenue très puissante au Grand Conseil depuis octobre 2013, tendant à considérer le monde de l’école comme un damier avec des pions. Comment leur donner tort?