COMMENTAIRE- Un chef

  • Pascal Décaillet.

    Pascal Décaillet.

Lorsqu’il arrive des malheurs à un parti, les premiers à se frotter les mains sont évidemment ses chers concurrents. En politique, comme dans la tragédie grecque ou dans l’univers de Racine, l’ennemi se trouve toujours dans la famille, le drame est d’essence intestine. Les dagues les plus affûtées, il faut les chercher, non au bout du monde, mais dans l’immédiate parenté.

Bref, l’UDC, parti cousin, parti ami, si proche du MCG dans l’ordre de la frontière, pourrait bien être l’un des premiers à vouloir récupérer la mise, si par hasard le MCG devait subir un affaissement. Il le pourrait, mais le fera-t-il? On ne construit pas une ambition politique sur de seules envies, ou pulsions, ou bribes de révolte, en se contentant de guetter l’occasion. Non, il faut une volonté, une stratégie, des moyens. Et puis, il faut des hommes ou des femmes capables de tenter le pari.

L’UDC genevoise remplit-elle aujourd’hui ces conditions? Elle fourmille certes de figures sympathiques, attachantes. Mais le leader? Celui qui, un jour, prendra sur soi, entraînera les troupes dans son sillage. Bref, il manque à l’UDC un Stauffer. Il manque à ce parti l’ébullition d’un charisme. Il y a bien quelques brillants espoirs, comme le député Thomas Bläsi. Il y a toute la magnifique sagesse d’un Eric Leyvraz. L’énergie d’un Christo Ivanov. Et un nouveau président, Marc Fuhrmann, compétent et prometteur. Et d’autres, bien sûr. Ça fait du monde. Du beau monde. Mais pas encore l’essentiel: l’évidence et la stature d’un chef.