La luminothérapie contre la dépression saisonnière

BLUES HIVERNAL • Alors que les jours raccourcissent, certains éprouvent les symptômes d’une maladie peu connue: la dépression saisonnière. Des séances de luminothérapie permettent d’aller mieux.

  • La luminothérapie peut permettre d’éviter le recours aux antidépresseurs. ISTOCK/SILBERKORN

    La luminothérapie peut permettre d’éviter le recours aux antidépresseurs. ISTOCK/SILBERKORN

Selon les études les plus récentes, une personne sur dix souffrirait de dépression saisonnière. Principale caractéristique de ce trouble qui handicape réellement ceux qui en souffrent: son caractère saisonnier, récurrent, chaque année à la même période, au cœur de l’automne, lorsque les feuilles des arbres commencent à tomber, tandis que les jours raccourcissent vertigineusement.

Bonjour tristesse

Et selon certaines études, plus de cinquante pour cent de la population présenterait même au moins un des symptômes du SAD, un acronyme qui signifie très opportunément en anglais «triste» pour désigner le Seasonal Affective Disorder, en français «trouble dépressif saisonnier», plus prosaïquement connu sous l’expression de «blues hivernal».

Reste qu’il ne faut pas confondre la dépression saisonnière avec la très naturelle fatigue que tout un chacun peut éprouver en plein cœur de l’hiver. «Il est normal que l’on change d’humeur en fonction de la saison, explique un médecin genevois. C’est un phénomène que l’on observe par exemple chez les animaux qui vivent des rythmes différents et dont certains hibernent! La dépression saisonnière est en revanche une maladie à part entière qui affecte profondément la vie de ceux qui en souffrent».

Baisse de la lumière

Principale responsable de la dépression saisonnière: la considérable baisse du niveau de luminosité observée sous nos latitudes, entre le mois d’août et le mois de novembre, lorsque nous passons de plus de 250 heures d’ensoleillement mensuel en plein été, à moins d’une cinquantaine d’heures au mois de décembre. De fait, un lien clair étant établi entre le SAD et la quantité de lumière reçue, s’est rapidement imposée l’idée de le traiter par des séances de lumino ou photothérapie. A la différence du solarium, c’est par les yeux, en passant de la rétine au cerveau, que la lumière agit.

Principal avantage: quasiment dénuée d’effets secondaires si elle est pratiquée sur un patient dont les yeux sont sains, et avec une lampe appropriée, la luminothérapie peut permettre d’éviter le recours à la psychothérapie ou aux antidépresseurs, au point que l’assurance maladie de base – la Suisse est le seul pays au monde dans ce cas! – va jusqu’à rembourser les lampes de luminothérapie. A condition qu’elles soient prescrites par un médecin et dans le cadre de la dépression saisonnière.

Quelle lampe choisir?

CA • Vous pouvez effectuer vos séances de luminothérapie chez le médecin ou à votre domicile. Dans ce cas, il est impératif de choisir une lampe qui réponde à des normes très strictes, contrôlée et certifiée, car on peut trouver tout et n’importe quoi sur le marché. La lumière émise doit être de couleur blanche, garantie sans infrarouges et surtout sans ultraviolets, susceptibles de causer des dégâts irréversibles, non seulement sur les yeux, mais aussi sur la peau. Pour mériter la dénomination «appareil de luminothérapie», la lampe doit en outre émettre au minimum 2500 lux, à une distance d’au moins 40 cm. L’utilisateur doit simplement garder les yeux ouverts, et n’a nullement besoin de fixer l’appareil.