Appétit coupé

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Combien de vrais chefs pour combien de chauffeurs de barquettes? A Genève, pas de statistiques sur ce sujet indigeste. Seule certitude, le «Fait maison» devient une denrée rare, alors que les menus qui sentent les produits industriels précuisinés font recette (lire en page 3). La faute aux crises successives et à une libéralisation du marché qui a ouvert ses portes à tous, même ceux qui ne savent pas cuisiner. Résultat des courses, la concurrence se fait prioritairement sur les prix et non sur la qualité et la provenance des produits. Difficile dès lors de différencier les bistrots entre eux. Pour que les clients se sentent moins trompés ou perdus, il faudrait créer un label de qualité reconnu par la profession. On en parle depuis longtemps. Seul hic, il faudrait aussi en garantir la crédibilité. Cela coûte cher, un argument qui a tendance à refroidir des restaurateurs. En attendant qu’ils cèdent à la pression des consommateurs, certains peuvent choisir d’afficher un label «Fait maison» sur une base volontaire. Les contrôles deviendraient alors obligatoires. En cas de tromperie, les sanctions pourraient être lourdes. Mais là aussi, l’accueil semble plutôt tiède. Etrange, car quand on n’a rien à se reprocher, on n’a pas peur des contrôles.