Cri d’alarme

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Aussi incroyable que cela puisse paraître, près de 800 mineurs ont disparu à Genève en 2014 (lire notre article). Autrement dit, plus de deux par jour. Des statistiques qui donnent froid dans le dos. Et cela même si 100% des disparus, pour la grande majorité des fugueurs multirécidivistes, ont été retrouvés sains et saufs.

Ce que ces chiffres alarmants nous rappellent, c’est aussi que le phénomène de la fugue se banalise. On parle pourtant d’une mise en danger de l’enfance. Plus un gamin ou un ado reste dehors, livré à lui-même, plus son intégrité est en danger. Dans une période de la vie chahutée, les dégâts peuvent être désastreux. Il est donc primordial que les familles confrontées à une disparition, quel que soit le motif, n’hésitent pas à se faire aider. Les structures ne manquent pas. En gardant à l’esprit qu’il n’y a pas de réponse toute faite, qu’elles saisissent cette épreuve pour questionner leur éducation. Les liens familiaux. Et, surtout, qu’elles mettent tout en œuvre pour que le cri d’alarme ne soit pas lancé dans l’indifférence générale. Les familles qui ont traversé l’angoisse d’une chambre vide sans explications savent que la vie ne sera plus jamais comme avant. La plupart des enfants et des ados qui ont fugué le savent très bien aussi.