Reprendre et occuper le terrain de la sécurité de proximité à l’échelle cantonale. Voilà le défi majeur que Pierre Maudet, ministre de la sécurité, a décidé de relever. Pour cela, à la veille de votations cruciales pour la police, il dégaine un plan d’action ambitieux et opportuniste. A la clé, la création d’une nouvelle unité spéciale (lire en page 3) et le doublement des effectifs actuels, d’ici 2018. La mesure devrait plaire. Et, surtout, rassurer une population qui, malgré la baisse de la criminalité, continue à avoir la trouille.
Reste que chambouler les mentalités ne sera pas facile à réaliser. Le contact avec la population demande en effet beaucoup de temps. Et, passez-moi l’expression, de la bouteille. Les policiers expérimentés sur le terrain manqueront forcément dans d’autres secteurs déjà débordés. Et on imagine le casse-tête du responsable de la planification lorsqu’il s’agira de couvrir le besoin de proximité des Eaux-Vives, Pâquis, Avanchets ou de Cartigny et Russin. Pas vraiment facile.
A moins que, donner un nouvel élan à la sécurité de proximité, passe par une autre mesure révolutionnaire. Celle-ci consisterait à transformer toute forme de police en police de proximité.
Y a du boulot!