«Notre marché va bientôt disparaître!» Ce tenancier de stand onésien, qui souhaite garder l'anonymat, est vert de rage. Vendeur au marché de la Cité Nouvelle tous les samedis depuis une quinzaine d'années, il subit de plein fouet l'arrivée des marchés du monde, une véritable foire dominicale. Au centre des tensions? Une pénurie de clients depuis l'inauguration à la place des Deux-Églises, le 22 avril dernier, de la nouvelle foire. Celle-ci propose plus de vingt stands alors que le vieux marché n'en compte que quatre.
Concurrence inutile
«Pourquoi la commune n'a-t-elle pas tout simplement agrandi le marché du samedi?», se demande une fidèle riveraine des stands traditionnels. «Parce que l'emplacement du samedi n'est pas suffisamment grand, rétorque Graziella Bucolo-Mautone, responsable du nouveau marché. Quant au site du dimanche, il ne peut pas être bloqué le samedi.» Et Carole-Anne Kast, maire d'Onex, de préciser: «Nous devons dévier une ligne de bus pour libérer la place des Deux-Eglises. Cette manœuvre ne peut être réalisée que le dimanche.»
Clauses
Les commerçants fixes font également barrage aux marchands du samedi: «Ils bénéficient d'une clause de non concurrence, explique Eric Stauffer, cheville-ouvrière du marché dominical au Conseil administratif. Les plats cuisinés, le textile et bien d'autres produits sont interdits à la vente au marché de la Cité Nouvelle. Le dimanche, le problème de la concurrence avec les commerçants ne se pose pas.» La commune n'exclut d'ailleurs pas une disparition totale du petit marché du samedi matin à terme: «Il ne reste plus que deux stands, précise Eric Stauffer. Dans ces conditions, difficile de faire vivre un marché. Nous ne pouvons pas obliger les exposants à venir ou faire annuler les clauses de non concurrence.» Avant d'ajouter: «Le nouveau marché dominical est un immense succès, plus de 220 mètres de comptoir aux saveurs du monde!»