La campagne de vaccination démarre entre rush et couacs

A Genève, en ce lundi matin, il était quasi impossible de s’inscrire en ligne comme par téléphone. La faute à un trop grand nombre d'appels et à un contretemps sur le site de l'Etat. Le lien internet était finalement opérationnel avant midi.

  • Deux injections à quatre semaines d'intervalle sont nécessaires pour offrir une protection adéquate. 123RF

Viviane Vaucher n’en revient pas: «C’est une farce, une véritable Genferei! lâche-t-elle. Ils nous écrivent pour qu’on se fasse vacciner contre le Covid et il n’y a pas moyen de s’inscrire. On se paye notre tête!» A 80 ans, cette senior particulièrement en verve ne décolère pas. Il faut dire qu’elle a passé une bonne partie de la matinée au téléphone et sur son ordinateur pour un résultat nul. Elle n’est pas la seule à avoir pesté derrière son combiné. 

En ce lundi matin, Michel a lui aussi tenté d’inscrire son père pour la vaccination. «La campagne était censée démarrer le 4 janvier. C’est bien aujourd’hui non?» Mais, la ligne téléphonique, soit le 0800 909 400, est saturée et lui raccroche au nez. Ou, dans le meilleur des cas, lui demande de rappeler plus tard. Sur le site internet ge.ch, durant les premières heures, nulle trace du lien. 

Le lien «prendre rendez-vous» fonctionne

Heureusement, avant midi, l’horizon s’éclaircit. Le lien «prendre rendez-vous» apparaît sur le site de l’Etat. On clique; un formulaire s’ouvre; on répond à une dizaine de questions et l’inscription est validée. 

Comment expliquer ces couacs au démarrage? «Le programme informatique qui permet d’enregistrer les inscriptions nous a été livré ce matin par la Confédération, explique Laurent Paoliello, porte-parole du Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé (DSES). Nous sommes les premiers à le mettre en place. Genève est canton pilote.»  

20'000 appels lundi matin

Du côté de la ligne téléphonique, 20 à 30 personnes répondent aux appels. «Il y a eu plus de 20'000 appels ce matin, indique Laurent Paoliello. C’est un indicateur positif: les Genevois veulent se faire vacciner.» Ravi de l’engouement suscité, le porte-parole rappelle que, dans cette première phase, seules les personnes de plus de 75 ans ayant reçu un courrier peuvent se faire vacciner. 40 000 missives ont ainsi été envoyées. 

«Nous avons 6000 vaccins à disposition. Nous devons en recevoir 6000 autres cette semaine, puis 6000 dans une quinzaine de jours», souligne Laurent Paoliello. Autrement dit, la vaccination va s’étaler sur plusieurs semaines. «Les personnes préinscrites non prioritaires (non vulnérables) ne pourront probablement pas obtenir de rendez-vous avant mars 2021», peut-on lire sur le site de l’Etat. Il est aussi précisé que «la vaccination est gratuite et volontaire. Deux injections à quatre semaines d'intervalle sont nécessaires pour offrir une protection adéquate (plus de 95%)».

Trois centres de vaccination

Dès mardi 5 janvier, deux centres supplémentaires ouvriront en plus de celui de M3, l’un à la clinique de Carouge et l’autre au Groupe médical d’Onex. La capacité sera alors de 400 personnes vaccinées par jour. Puis dès le lundi 11 janvier de 800. Sans compter les résidents d’EMS vaccinés sur place.