Le métier de contractuel serait-il voué à disparaître à Genève? Un robot peut-il remplacer les petites armées d’agents de la Fondation des parkings qui sillonnent les rues à l’affût de l’usager mal garé ou dépassant son temps de stationnement? Eh bien, figurez-vous que oui!
Dès lundi 17 octobre, et jusqu’au 25 novembre prochain, un robot, une sorte de petite automobile appelée ScanCar, mettra les bûches aux automobilistes indisciplinés à la place des contractuels! Oui, vous ne rêvez pas, Genève se calque sur un concept qui a fait ses preuves en Es-pagne, aux Pays-Bas et en Belgique.
Coûts réduits
L’avantage de cet outil? Il permet de contrôler 20’000 véhicules par jour et est efficace à 100%! Pour mémoire, l’idée de robotiser le stationnement a été évoquée lors d’une commission des Finances du Grand Conseil ce printemps. La Fondation des parkings y était favorable parce qu’elle permet de gagner en productivité et de réduire les coûts avec une fiabilité redoutable. Et surtout de rendre plus équitable le contrôle et d’éviter les insultes et agressions aux agents (lire Edito en page 3).
Projet pilote
La robotisation des amendes, c’est aussi un moyen de coller tous les contrevenants. En deux mots, plus personne ne devrait passer entre les mailles du filet. Beaucoup d’automobilistes échappent en effet aux amendes lorsque c’est «l’humain» qui sévit. «Je trouve le procédé inquiétant et excessif», commente le député MCG François Baertschi. Et de s’interroger: «Ne faudrait-il pas aussi envisager une baisse du prix des tickets des horodateurs puisqu’il y aura moins de coût et plus de rentrée d’argent?»
Comment ça fonctionne?
Le robot en question est une voiture équipée de six caméras HD permettant de contrôler automatiquement le stationnement. Elle ressemble à une voiture classique à l’exception du toit sur lequel est fixée une boîte blanche et noire contenant des caméras. A Bruxelles, par exemple, le robot procède à l’enregistrement des plaques d’immatriculation et géolocalise la position du véhicule à 30 centimètres près. Lors du second passage, ce véhicule «anti-fraude» enregistre les voitures en infraction. Le robot envoie ensuite les données sur un serveur. L’appareil ne commettant pas d’erreur, tous les contrevenants passent à la caisse! Il faut savoir qu’à Genève, 60% du parcage dans la rue n’est pas payé par les usagers, alors que cet argent sert à financer de nouvelles places.