Coup de cœur Coup de griffe du 21.01.2015

  • Pascal Décaillet. DR

    Pascal Décaillet. DR

COEUR - Ni rougeaud ni clownesque, ni motard, ni cigale hallucinée: Serge Dal Busco, c’est vrai, n’est pas exactement un boute-en-train. Mais c’est un homme sérieux, habité par le devoir, guidé par la mission. Il sait que cette dernière – tenir les finances genevoises dans la tempête – est extraordinairement difficile, ne le cache pas, parle vrai. Face au tsunami créé par la décision de la Banque nationale suisse sur le franc et l’euro (lire également en pages 3 et 7), le magistrat PDC a su demeurer calme et déterminé. En voilà un qui ne règne pas par la promesse de l’improbable, mais en ramenant dans le débat l’implacable réalité des faits. Il ne cherche pas à plaire. Il demeure proche des gens. Chez lui, nulle recherche d’effets, nulle arrogance. Juste un homme aux prises avec les difficultés du réel. Dans le faire et le prendre. Un tempérament d’Etat.

GRIFFE - Il existe, sur cette terre, deux éléments totalement incompatibles: les énormes bus de nos TPG, articulés comme des accordéons, et les ronds-points. Ceux qui ont pensé les uns n’ont sans doute pas conçu les autres, ou alors c’est qu’ils avaient comme dessein la mort de tout trafic à Genève. Prenons une commune au hasard: Carouge. On y a sublimé le rond-point en dogme, tous les trente mètres. Mais nos gros bus balourds, ces limaçons plus girafons que le roi, sont obligés de s’y déployer en «V», et sont ainsi les premières causes de blocage de la circulation. Dans une commune qui a fait de l’érection du sens unique un principe d’extase, et où tout véhicule privé apparaît comme suspect, voilà qui confirme une vieille thèse du cinéma japonais: la jouissance par la strangulation. Immobile. Et verte de bonheur.