COUP DE COEUR
Quand on dirige un théâtre, il est vital de prendre des risques, sinon autant gérer peinard des portefeuilles de valeurs sûres. Cassandre, d’après le chef-d’œuvre de Christa Wolf (1929-2011, la plus grande écrivaine allemande de l’époque de la DDR), c’est une prise de risque. Celle d’Hervé Loichemol, directeur de la Comédie. Avec, sur scène, du 21 au 27 septembre prochains, un atout majeur: la présence de la grande Fanny Ardant, égérie de Truffaut à la voix d’alto qui trouble les rêves et eni-vre les consciences. Il s’agit d’une collaboration avec Michael Jarrell et Seth Tillett, un monodrame pour comédienne et orchestre. Le spectacle a été présenté en juillet en Avignon. Le voilà bientôt à Genève. Que chacun vienne juger. A coup sûr, l’un des événements de la rentrée théâtrale.
COUP DE GRIFFE
Hallucinants, les propos tenus ce mardi 25 août, entre 7h30 et 8h, par Manon Schick, sur la Première. Invitée à s’exprimer sur l’immense vague de migrations qui déferle sur le continent européen, la directrice d’Amnesty International Suisse a eu, sur la Grèce, des mots qui laissent pantois. Elle se permet, alors que ce pays est au bord de l’asphyxie, de lui faire la leçon sur son manque d’hospitalité face aux mi-grants. Mme Schick juge «totalement insuffisante» la réponse du gouvernement grec à cet afflux sans précédent. Que la Grèce puisse avoir des urgences plus internes que l’accueil massif de migrants, étant elle-même étouf-fée, ses retraités n’ayant plus de quoi vivre, sa jeunesse plus de perspective, ne semble pas trou-bler notre aimable philanthrope. Il y a des jours où l’ape-santeur de certains propos fait mal.