Coup de Coeur / Griffe du 13.05.2015

COEUR Nous l’avons dit ici, nous le répétons: la révélation de cette campagne municipale, en 2015, s’appelle Thomas Bläsi. Certes, le député UDC n’a pas été élu à l’exécutif de la Ville de Genève, mais il se place fort bien, compte tenu du poids des alliances, et arrive devant ses deux colistiers MCG, MM. Sormanni et Medeiros. Surtout, avec Bläsi, Genève a découvert un autre visage de l’UDC: un homme à la fois doux et déterminé, aux tonalités mesurées. Au fond, ce pharmacien atypique s’exprime et argumente comme un notable de l’Entente: il en a le tempo, la courtoisie, le tintement qui pourrait être celui d’un salon. Mais sur l’essentiel, il est bien du premier parti de Suisse: attachement au pays, sentiment d’appartenance. Thomas Bläsi, un homme qui pourrait, dans les mois qui viennent, tenir dans la politique genevoise un rôle accru.

GRIFFE J’ai souvent défendu ici la belle flamme des militants d’Ensemble à Gauche, et je maintiens. Voilà une famille politique aux engagements plus clairs qu’ailleurs, ils sont moins portés que d’autres à arpenter les trottoirs de la compromission, juste pour décrocher un poste. Ils ont des personnalités que j’apprécie, des hommes et des femmes de valeur humaine, ça nous change des pisse-froid. Hélas, ils n’ont jamais été capables de s’entendre entre eux. Pire: dès que surgit, sur une tribune, l’un des leurs sachant s’exprimer avec cohérence et rhétorique (Pierre Gauthier, par exemple, ou Pablo Cruchon, ou Magali Orsini), c’est immédiatement le concert de toutes les jalousies, entonné de l’interne sur le thème: «Celui-là, de quel droit parle-t-il en notre nom»? L’union, c’est la force, paraît-il: dans ce domaine, Ensemble à Gauche a encore du boulot.