Petits meurtres entre amis

SECOND TOUR • En Ville de Genève, pour le 2e tour, donc l’élection de l’exécutif, ce sont trois listes, représentant les trois blocs, qui vont logiquement s’affronter. La liste Entente, avec le PDC Guillaume Barazzone et le PLR Pierre Conne (sorti cinquième au premier tour, donc le mieux placé parmi les trois colistiers). La liste de gauche, avec Rémy Pagani (Ensemble à Gauche), Sandrine Salerno (PS), Sami Kanaan (PS) et Esther Alder (Verts). La liste Nouvelle Force, avec Thomas Bläsi (UDC), Carlos Medeiros (MCG), Daniel Sormanni (MCG).

Là encore, la puissance des alliances va s’imposer. Au sein de l’Entente, elle est logique: PLR et PDC travaillent ensemble depuis des décennies. A gauche, elle étonnera plus d’un: entre Ensemble à Gauche et les deux autres partis (PS et Verts), le climat, jusqu’à cette miraculeuse réconciliation, virait parfois au détestable, non seulement pendant le premier tour, mais à vrai dire depuis des mois. On serre les rangs, dans un quatuor providentiellement reconstitué, juste pour des raisons tactiques, nul n’en est dupe, et moins que jamais Sandrine Salerno ne partira en vacances (à notre modeste connaissance) avec Rémy Pagani.

La troisième alliance n’est pas simple, non plus, celle entre MCG et UDC. Certes, ces deux partis ont un puissant thème commun: celui de la frontière. Préférence cantonale pour l’un, nationale pour l’autre. Mais ils ont aussi d’importantes divergences: ceux, au MCG, qui veulent encore croire au «Ni gauche, ni droite», auront évidemment quelque peine à avaler la couleuvre de l’alliance avec le premier parti de Suisse, accessoirement le plus à droite.

Bref, à part pour l’Entente, des alliances purement tactiques. Elles ne trompent personne. Ainsi va la politique, cynique, Mazarine, glaciale lorsqu’il s’agit de planter le couteau. L’art du meurtre joue un rôle majeur. Et ces homicides-là ne relèvent en rien de la négligence. Amateurs s’abstenir.