Sport et culture, le fossé

SUBVENTIONS • Même si la nouvelle est tombée le 1er avril, ce n’était malheureusement pas un gag. Le Servette FC est réellement au bord de la faillite. Une fois de plus me direz-vous, on commence à avoir l’habitude à Genève de suivre les turpitudes de notre club fanion. C’est triste mais c’est comme ça!

Alors que l’Etat dépense plusieurs centaines de millions pour la culture, ne pourrait-on pas également consacrer au sport quelques dizaines de millions pour assurer à tous les amateurs, quelle que soit leur discipline (foot, hockey, rugby athlétisme ou autres), de pouvoir suivre ou participer à leur sport favori dans des conditions dignes d’une grande ville comme l’est ou devrait l’être Genève? Car il est certain que les différents sports qu’on pratique ici, au bout du lac, réunissent au moins autant de citoyens que les arts ou la culture. Le sport ne mérite-t-il donc pas d’être autant sponsorisé que les merdes (au propre et au figuré) que l’on expose au Mamco ou les spectacles que l’on donne tant au Grand Théâtre que dans les lieux alternatifs? Ce qui est sûr, c’est que c’est nous, les citoyens, qui payons en finalité les sommes astronomiques que Genève consacre à sa culture. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour la Ville exclusivement: 234 millions pour la culture dont pas moins de 50 pour le seul Grand Théâtre. Et seulement 43 millions consacrés au sport.

Certes, le Servette FC est une société anonyme et commerciale. Et à ce titre, l’Etat ne peut pas financer le club répondent les autorités quand on les interroge. Chez nos voisins français, de nombreuses villes ont connu le même problème. Elles ont su le régler. Aujourd’hui, des collectivités publiques participent au financement des clubs et ceux-ci se portent très bien. Si on le veut vraiment, il y a toujours un moyen de changer les choses.

Pauvre Genève! Alors qu’on la dit très riche et que c’est bien l’image qu’elle véhicule à l’étranger, elle n’a même pas les moyens de se payer des infrastructures dignes de son nom. Et, quand elle le fait, elle ne se donne pas les moyens de les entretenir. C’est le cas du Stade de Genève à La Praille actuellement, mais on pourrait aussi parler de sa patinoire des Vernets vétuste et bientôt plus aux normes. Cela fait plus de 20 ans qu’on attend un nouvel écrin pour le Genève Servette Hockey Club qui fait tant plaisir aux Genevois.

Et pourtant, on paye de plus en plus d’impôts, le fisc ne sait bientôt plus comment faire pour nous piquer de plus en plus d’argent. A quoi cela sert-il? On peut justement se poser la question! Et en attendant, notre club fétiche, vieux de 125 ans, est en train de sombrer.

Pas juste!