«Je ne suis pas un fonctionnaire du théâtre»

  • «Je ne suis pas un fonctionnaire du théâtre»

    «Je ne suis pas un fonctionnaire du théâtre»

– Vous êtes l'homme de l'ombre du Théâtre du Léman. Peut-on vous y croiser durant les spectacles ?

– Je suis toujours là, présent. Car si je n'y suis pas, je stresse. J'assumerais mal le fait de ne pas être sur place en cas de problème… alors je suis fidèle au poste!

– Qu'est-ce qui différencie votre salle de spectacles des autres de la Ville ? 

– Le Théâtre du Léman n'est subventionné par aucune collectivité publique. C'est ma fierté.

– Qu'est-ce qui vous flatte ?

– De diriger un théâtre privé qui réussit à gagner de l'argent.

– Comment est-ce possible ?

– Quand on n'est pas assisté, on doit se démerder. Je ne suis pas un fonctionnaire de théâtre. Je n'ai rien contre la fonction publique… mais ce n'est plus mon métier.

– Ça l'a été ?

– Il y a très longtemps, et dans un domaine totalement différent. J'ai fait beaucoup de choses dans ma vie. J'ai été homme d'affaires, patron d'entreprises, manager de sportifs d'élite et d'artistes de haut niveau, producteur. Directeur de théâtre est sans doute mon dernier métier. Avec celui de grand-père!

– Quels spectacles accueillez-vous ?

– Des spectacles populaires dans le sens noble et très large du terme. C'est une salle qui répond au désir du public du Grand Genève.

– Mais encore ?

– Aussi bien de la danse, que des concerts, de la variété, des comiques, des pièces de théâtre ou des manifestations sportives. En tout, le Théâtre du Léman propose quelque 160 dates par an. La saison dernière, entre septembre 2011 et juin 2012, nous avons accueilli près de 154'000 spectateurs. Ce qui représente une jolie fréquentation!

– Vous misez sur des spectacles «grand public» proposés par des grosses maisons de production de la région. Pourquoi ce choix ?

– Je veux travailler avec les meilleurs organisateurs et producteurs que sont Swiss Arthur Prod, Live Music, Opus One et plusieurs autres également. Ce sont eux qui proposent les plus beaux spectacles. Ils sont des fidèles de la salle. Et je peux leur faire confiance les yeux fermés.

– Pourquoi «les meilleurs» choisissent-ils le Théâtre du Léman ?

– Cette salle a une position idéale en centre-ville. Elle est intéressante à tout point de vue: son complexe hôtelier avec le Kempinski où on peut loger dans le luxe les artistes, ses restaurants, son parking sous le théâtre, sa salle complètement rénovée, côté scène comme côté salle…

– C'est un peu le théâtre de luxe de Genève ?

– Oui, mais à la portée du plus grand nombre! Le premier prix des places débute, pour la plupart des spectacles, à 35 ou 39 francs. C'est un choix. Nous tenons, avec les producteurs, à proposer des prix populaires pour rester un théâtre populaire, ouvert aux familles.

– La chose la plus folle que vous ayez faite ?

– Passer du MMA (Ndlr: arts martiaux libres) un samedi au Lac des cygnes le lendemain et Sexion d'Assaut (Ndlr: Rap) le surlendemain. C'était un peu fou. Mais c'est justement ce qui fait le charme de mon métier.

Théâtre du Léman, quai du Mont-Blanc 19, Genève, tél: 022 908 97 66, www.theatreduleman.com