«L'Etat veut taxer encore plus les automobilistes»

  • Max Nötzli

    Max Nötzli

- Pourquoi cette initiative ?

- L'Etat veut taxer toujours plus les automobilistes sans améliorer les conditions de circulation. Le trafic privé supporte des charges de plus en plus lourdes et les utilisateurs se trouvent souvent dans des embouteillages. Parce que l'argent qu'ils paient n'est en réalité pas utilisé pour la route, mais disparaît dans d'autres pots, dans des subventions croisées. Plusieurs projets prévoient de les faire payer encore plus ces prochaines années, comme celui d'augmenter de 150% le prix de la vignette. Une partie trop importante de ces subventions croisées échappent totalement à la route.

- Combien est-ce que la route paie chaque année à la Confédération ?

- La fiscalité totale du trafic routier privé, qui inclut aussi les poids lourds, atteint 10 milliards de francs par an sur le plan fédéral. Cela comprend la taxe de 4% sur l'importation des véhicules neufs, la vignette, la taxe et la surtaxe sur les carburants, la redevance sur le trafic poids lourd lié aux prestations, etc.

- Et qu'est-ce qui revient à la route ?

- La somme dévolue à la route ne représente que 2,9 milliards. Moins du tiers. Cela suffit!

- Qu'est-ce que votre initiative veut changer ?

- La demande principale est que les contributions que paient les automobilistes se manifestent en un avantage pour la route. A l'avenir, l'article 86 de la Constitution doit être modifié pour que les impôts à la consommation sur les carburants soient affectés à 100% à la route, contre 50% actuellement. En chiffre, cela représente 3 milliards de francs au lieu de 1,5 aujourd'hui.

- Mais cela va faire un trou dans la caisse fédérale ?

- Oui, mais les services que la Confédération offre à la population doivent être financés par tout le monde. Il n'est pas acceptable qu'une partie des citoyens seulement, les automobilistes, soit de plus en plus ponctionnée pour des tâches d'intérêt général, et que cela semble normal à l'administration et à la classe politique. Ce qui concerne tout le monde doit être assumé par tous, et ce n'est pas à nous de dire sous quelle forme.

- Pourquoi est-ce que cette initiative ajoute un renforcement des droits démocratiques ? 

- Le référendum facultatif est déjà prévu dans presque 95% des cas. Mais il en reste 5% pour lesquels ce n'est pas réglé. Or, il existe une menace réelle de voir apparaître de nouvelles manières de prélever de l'argent dans la poche des automobilistes. L'Administration fiscale est très créative à ce sujet. Nous voulons simplement que le référendum facultatif soit possible pour toutes les décisions concernant le trafic routier: nouveaux impôts, nouvelles contributions, de manière à éviter des ordonnances qui échappent à tout contrôle démocratique.

Voir nos pages spéciales Salon de l'auto: 10 et 11.