«Je suis en colère, c’est une véritable hécatombe. A chaque chantier, les porteurs de projets font trop souvent table rase de tous les arbres existants plutôt que de réfléchir à ce qu’on peut préserver», dénonce avec force Margareth Robert-Tissot, présidente de l’Association pour la sauvegarde de Confignon et de Sauvons les Evaux. En cause, les dernières données recueillies par PilierPublic.com concernant l’abattage d’arbres à Genève. Et le constat est sans appel: depuis janvier, 4643 arbres auraient été coupés ou seraient en passe de l’être dans le canton, un chiffre en augmentation par rapport à la même période il y a deux ans (+1%). La Ville de Genève est d’ailleurs le plus mauvais élève (+10%).
Boom de la construction
La pandémie a-t-elle eu un impact sur les abattages? «Il ne s’agit pas d’un rattrapage des constructions après la crise Covid, car seule une légère baisse des enquêtes publiques (-5%) a été constatée en 2020», répond Guilhem Tardy, responsable du site. Pour lui, l’augmentation des abattages traduit un véritable boom de la construction, en témoigne le nombre d’enquêtes publiques ouvertes depuis le début de l’année (+68%). «C’est consternant, commente Margareth Robert-Tissot, les arbres qu’on replante après sont des avortons qui mettront des années pour grandir ou pas, selon leur emplacement.» L’association qu’elle préside portera ses revendications lors d’une manifestation prévue samedi 6 novembre au centre-ville de Genève.
Pour arriver à ces résultats, la plateforme surveille quotidiennement les avis officiels depuis 2016. Un algorithme est chargé d’analyser les données. Accusé par les autorités de manquer de fiabilité, PilierPublic.com défend la qualité de son travail. «Depuis deux ans, chaque avis d’abattage précise le nombre d’arbres pour chaque essence. Les chiffres que nous publions sont donc exacts et il ne peut plus y avoir de débat sur ce point», estime Guilhem Tardy. Et d’ajouter:«les plus grands propriétaires fonciers et les entreprises apprécient la fiabilité de notre service».