BRAVO YOUNISS!

Il s’appelle Youniss Mussa, il a 25 ans, il veut devenir avocat, il est député socialiste. Et il vient, avec la plus civile des courtoisies, de lancer un amour de petite bombe à fragmentation dans l’univers des camarades. Dans Le Temps, puis aux Yeux dans les Yeux sur Léman bleu, il jette aux orties le socialisme de la morale, de la pensée grisâtre des catéchistes, des interdits, et de la continuelle leçon donnée sur les vertus du bien. La Fan zone Qatar? Youniss n’a rien contre! Les jeunes ont besoin de se rassembler, de vivre ensemble des moments fédérateurs, de boire un verre. «C’est aussi cela, la cohésion sociale.» La course de motos de Verbois? Ça pétarade quelques heures, mais ça n’a rien à voir avec le problème structurel du bruit en ville. C’est un moment populaire, pourquoi diable le PS, dressé en Savonarole, devrait-il stupidement se couper du peuple? Et puis, il y a le poids des Verts, ces chers alliés, qui thématisent une interdiction possible de la viande, comme si c’était le rôle d’un parti politique. Tout cela, à sa manière, Youniss le dit. Il est pourtant socialiste, jusqu’au bout des ongles, veut justement défendre les fondamentaux historiques du parti. Il cite Chavanne et Grobet, les deux grands socialistes de l’après-guerre à l’exécutif genevois, et il a mille fois raison. Et ceux de ses camarades qui n’ont jamais entendu parler d’André Chavanne (1961-1985), ni de Christian Grobet (1981-1993), eh bien qu’ils ouvrent des livres d’Histoire, plutôt que de faire la morale à la terre entière! Cela, ça n’est pas Youniss qui le dit, mais Pascal. Qui vous adresse ses amitiés.