«C’est le chaos dans notre cour»

  • D’après la régie, cet espace nécessiterait un traitement spécifique  qui fait gonfler la facture. TR

    D’après la régie, cet espace nécessiterait un traitement spécifique qui fait gonfler la facture. TR

INSALUBRITÉ • «On se moque de nous. Notre cour est insalubre et dangereuse en raison de ces trous. Dire qu’on est à Genève! C’est le chaos!», désespère Anne-Claude, habitante du 77 boulevard Carl-Vogt, à deux pas de la plaine de Plainpalais. Raison de sa colère? L’état lamentable dans lequel se trouve la cour intérieure de son immeuble, et ce depuis de nombreuses années. Et pour cause. L’emplacement bétonné est jalonné de nombreux trous profonds, qui rendent le cheminement difficile. «Nous sommes obligés de passer ici pour jeter nos poubelles. Un jour il y aura un accident», s’inquiète la retraitée.

Mais ce n’est pas tout. Toilettes de chantier, barrières abandonnées, bonbonnes de gaz appartenant à un restaurant, poubelles, vélos entassés et de nombreux déchets à même le sol: c’est un véritable paysage de désolation qui s’offre à quiconque s’aventure en ces lieux. «Voir ça tous les jours, ça me déprime. Il faut que ça change», renchérit un voisin sortant de chez lui.

Chantier à l’arrêt

Des habitants d’autant plus en colère que des travaux ont d’ores et déjà été lancés cet été par la régie centrale, qui regroupe les différentes régies concernées par cette cour. Dans un courrier du 12 mai, les locataires ont effectivement été informés du début de travaux de réfection dès le 7 juin. «Ils dureront environ deux mois», stipule la lettre. «Pourtant, les ouvriers ne sont restés que quelques semaines. Depuis, plus rien», s’étonne Anne-Claire. Un chantier à l’arrêt qui engendre de nombreuses interrogations de la part des locataires, surpris par le manque d’information.

Evacuation d’un remblai

Contacté, le Comptoir immobilier, responsable du chantier, se défend. D’après la régie, le problème serait lié à une utilisation antérieure de cet espace. «L’entreprise chargée du chantier a constaté que dans le remblai situé sous la dalle de la cour, se trouvaient divers matériaux et substances laissant supposer qu’un garage automobile avait exercé sur cette zone. L’évacuation de ce remblai nécessite un traitement spécifique, qui engendre un surcoût conséquent, à répartir sur toutes les parcelles», explique Séverine Tissot, membre de la direction. Mais alors, qu’attend-on pour agir? «Pour l’heure, nous nous employons à convaincre l’ensemble des propriétaires concernés qu’il est indispensable que chacun trouve des solutions de financement, afin de réaliser ces travaux préparatoires dans les meilleurs délais», répond l’entreprise. TR