Chenilles processionnaires: attention danger!

ANIMAUX • A l’approche des beaux jours, l’insecte aux poils urticants très allergènes réapparait dans les jardins. Malgré l’obligation légale de les éliminer, certains décident de ne pas le faire.

  • A l’approche des beaux jours, l’insecte aux poils urticants très allergènes réapparaît dans les jardins. 123RF

    A l’approche des beaux jours, l’insecte aux poils urticants très allergènes réapparaît dans les jardins. 123RF

ANIMAUX • «On voit très bien les cocons de ces chenilles processionnaires dans les arbres de mon voisin. Mais il refuse de faire venir un jardinier. Alors que c’est très dangereux pour nos animaux, ils peuvent même perdre leur langue!» Manon, qui vit dans une maison du Petit-Saconnex, en Ville de Genève, ne décolère pas. Avec la fin de l’hiver, elle observe ces nids – petits amas soyeux en forme de boule – qui se multiplient dans les pins du quartier. Et implore: «Ne soyez pas égoïste. Pensez aux autres!»

Manque d’argent

De l’autre côté de la barrière, Michel, 87 ans, se défend. Il vit seul dans sa villa qui trône au milieu d’un jardin qui semble presque abandonné. Amoureux de la nature, le retraité affirme que c’est par choix. «J’aime tous les animaux, même les chenilles. Je ne vois pas pourquoi je m’en débarrasserais. Et puis, avec ma petite pension, je n’ai pas d’argent pour faire appel à un jardinier», explique-t-il. Ne craint-il pas pour la santé des chats ou des chiens qui pourraient être intoxiqués sur son terrain? «C’est la nature, chaque être vivant a son rôle. On peut parler de sélection naturelle» estime l’octogénaire.

Alors, qui a raison? Manon ou Michel? «Les propriétaires, locataires ou exploitants sont tenus de procéder à l’enlèvement et à la destruction des nids de chenilles processionnaires dès leur apparition», énonce la directive cantonale relative aux chenilles processionnaires du chêne et du pin.

Autre possibilité: mettre en place des mesures pour éviter la propagation des chenilles lorsqu’elles se trouvent «dans un périmètre à risque autour des lieux destinés à l’accueil du public, tels que les crèches, les écoles ou les parcs publics». Mais qui paye? «Si c’est une parcelle privée, c’est à la charge du propriétaire», répond Raphaël Fiammingo, chargé de communication au Service des espaces verts et de l’environnement (SEVE). Qui ajoute que la police municipale peut effectuer le contact avec le propriétaire si celui-ci n’est pas connu de l’observateur.

Car le risque, lui, est bien réel. «Les poils urticants de ces chenilles, qui quittent les nids vers les mois de mars et avril, constituent un danger pour les humains et les animaux domestiques», écrit le SEVE sur son site.

Langue nécrosée

Démangeaisons, réactions allergiques: un contact avec la peau peut provoquer des conséquences graves, notamment chez les enfants et les animaux. Dans les cas sévères, la langue d’un chien peut se nécroser. Ce qui peut conduire à la mort de l’animal.