Classes moyennes: moins d’impôts, vite!

éCOMOMIE • La nouvelle majorité de droite n’a pas droit à l’erreur. Elle sera jugée sur ses premiers signaux. Avec une priorité: alléger la fiscalité des classes moyennes. Ceux qui bossent et ne peuvent pas mettre un seul centime de côté.

  • A Genève, la classe moyenne n’en peut plus de payer trop d’impôts. 123RF

    A Genève, la classe moyenne n’en peut plus de payer trop d’impôts. 123RF

La victoire de la droite, aux élections cantonales genevoises, doit déployer ses premiers effets sans tarder, de façon nette et cinglante. Elle doit le faire sur les terrains qui comptent vraiment, ceux qui touchent la vie des gens: fiscalité, finances, économie, éducation, santé, mobilité, pouvoir d’achat. Si le nouveau pouvoir, aux manettes pour cinq ans, ne donne pas très vite de premiers signaux, suivis d’effets tangibles, alors viendront poindre, dans les profondeurs citoyennes, les premiers doutes, l’amorce d’un nouveau discrédit du politique, l’idée qu’il ne sert à rien de voter. Bref, la méfiance, mère de tous les tourments. A la vérité, les vainqueurs des élections n’ont pas droit à l’erreur. Et le premier chantier à empoigner doit être le plus sensible: la fiscalité des classes moyennes.

Un système injuste

A Genève, 36% des gens ne payent pas d’impôts. Mais, dès le seuil de revenu atteint pour être astreint, tout va très vite: l’impôt est progressif et il l’est tellement que certains hésitent à travailler davantage, voire à travailler tout court, par peur de la pieuvre fiscale. Ce système est profondément injuste. D’abord, il n’est absolument pas normal que plus d’un tiers de la population ne contribue pas au bien général. Ensuite, toute l’action publique des cinq prochaines années doit concentrer toutes ses énergies sur les classes moyennes. Ceux qui se lèvent le matin, vont bosser, parfois dur, entretiennent leur famille, ne reçoivent pas un seul centime de subvention, n’en peuvent plus de payer. Et ne peuvent pas mettre un seul sou de côté à la fin du mois.

Un Etat fort dans ses tâches régaliennes

Ces gens-là, classes moyennes inférieures mais aussi supérieures, doivent payer moins d’impôts. Parce que leur régime, entre les assistés et ceux qui ont une marge vraiment confortable, est vraiment injuste, et même révoltant. Ils sont les éternels dindons de la farce. Ils ne sont pas contre l’Etat, loin de là, et le souhaitent même fort dans ses tâches régaliennes. Mais, ils ne veulent pas entendre parler d’un Etat tentaculaire, cette machine à Tinguely, ces rouages à fonctionnaires, à chefs de service, à secrétariats généraux, avec des adjoints par phalanges byzantines. Non, ils veulent moins de fonctionnaires, plus efficaces, au service de la population, et non de la machine. Atteindre cet objectif doit être, chronologiquement, l’enjeu majeur de la législature. Celui sur lequel la nouvelle majorité sera jugée.

Les classes moyennes, à Genève, doivent au plus vite se remettre à respirer. Non seulement elles doivent bénéficier d’une baisse fiscale linéaire, qui profiterait à tous les contribuables, mais en plus il faut des aides ciblées pour elles. Un salarié moyen, ou un indépendant, doit commencer à voir la couleur de l’argent qu’il gagne, sur le fruit de son travail. Avoir un boulot doit faire envie, et non inciter les postulants à de savants calculs pour voir si tous leurs gains supplémentaires ne vont pas être engloutis par la pompe fiscale de l’Etat. Celles et ceux qui sont responsables de nos finances seront jugés sur ce chantier-là. Et non sur la bienveillance de leurs seuls sourires.