Construire, oui, mais…

INFRASTRUCTURES • Genève manque de logements. C’est une évidence que nul ne conteste. Il faut donc construire, encore et encore, pour répondre au flux important des demandeurs d’appartements. C’est indispensable pour que Genève reste une ville dynamique et pourvoyeuse d’emplois multiples. La bonne santé de notre économie est à ce prix.

Oui, mais peut-on construire n’importe où, sans discernement et sans avoir, au préalable, prévu les infrastructures nécessaires pour assurer la bonne intégration des nouveaux habitants?

Imaginez, par exemple, ce qui va se passer autour du Rondeau de Carouge et du Bachet-de-Pesay pour les travailleurs qui doivent passer par là chaque matin. Alors que tout est déjà saturé et archi bouché, qu’on met déjà pratiquement une heure pour atteindre son lieu de travail s’il est au centre, on projette d’amener des milliers de nouveaux habitants dans cette zone. Et cet exemple n’en est qu’un parmi beaucoup d’autres dans le canton.

La réalité est la suivante: dans les prochains mois, on attend près de 300 habitants sur le chemin de Pinchat, situé directement en dessus du Rondeau. Puis commencera la construction des Grands-Esserts avec une montagne de logements à la clef. Puis à Troinex même où un nouveau projet de plusieurs dizaines de petits immeubles et villas vient d’être présenté et apportera, lui, un lot de quelque 700 nouveaux habitants.

Alors qu’aujourd’hui déjà cela bouchonne comme pas permis aux giratoires du Rondeau de Carouge et Bachet-de-Pesay qui sont engorgés par les milliers de travailleurs qui tentent de rejoindre, coûte que coûte, leur lieu de travail, que font nos autorités pour faire face à ce grave problème? On sait que gouverner, c’est prévoir! Alors on pose la question à nos responsables de l’aménagement? Qu’avez-vous prévu pour pallier à l’énorme gabegie qui nous guette? De nouvelles routes et voies d’accès sont-elles prévues? De nouvelles lignes de bus ou trams? De nouvelles écoles, des salles de gymnastique, des crèches et j’en oublie sûrement? Dans les communes concernées, on craint le chaos total. Et ne me dites pas que le CEVA résoudra tout, personne n’y croit. La seule réponse que nous avons reçue pour le moment est: on verra bien, on s’adaptera le moment venu. C’est franchement nul.