Débâcle du Credit suisse: il est temps de changer de cap

Quinze ans après l’UBS, la deuxième grande banque du pays, le Credit Suisse, a été sauvée par nos impôts. Une fois de plus, on privatise les bénéfices, dont les rémunérations éhontées des dirigeants, mais on collectivise les risques.

Après des années de gestion hasardeuse, la responsabilité des organes dirigeants du Credit Suisse doit être posée et l’opportunité d’une action en justice sérieusement analysée. C’est aussi l’échec des règles «too big to fail» mises en place suite à la dernière crise financière et que la majorité bourgeoise du parlement a refusé d’améliorer. Enfin, le Credit suisse, avec ses investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz, a un impact climatique irresponsable, qui représente un risque non négligeable. Pourtant, le Conseil fédéral le sauve sans condition climatique, ni exigences en matière de durabilité, trois ans après le sauvetage de la compagnie aérienne Swiss, également sans condition climatique. Il n’est pas acceptable que l’argent des contribuables soit ainsi mis à disposition des entreprises privées dans la tourmente, sans que celles-ci ne soient tenues de réduire leurs risques financiers, sociaux et environnementaux.

Cette situation doit être l’occasion d’une réorientation de la place financière, dont l’impact climatique est bien plus grand que celui de la Suisse.