DERBY DES DROITES

A deux mois du scrutin, à quoi ressemble la présidentielle française? A un derby interne à la droite! Droite classique avec Valérie Pécresse. Droite nationale avec Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Maintenant, si ça vous fait du bien, pour les deux derniers, de dire «extrême droite», sentez-vous libres! Coller des étiquettes, pour discréditer des candidats ou des citoyens qui leur sont favorables ne résoudra rien. Ça vous aura juste fait plaisir, pour vous sentir dans la position du grand juge moral. Je ne chercherai pas à vous priver de cette jouissance.

La droite, ou plutôt les droites? On ne voit, on n’entend qu’elles. Elles tirent l’élection. Elles définissent l’agenda. Elles anticipent. Elles imaginent. En un mot, elles font campagne. La gauche est aux fraises. Elle n’existe plus. Elle se combat elle-même, dans un tunnel, et surtout dans l’indifférence générale. La candidate socialiste, le parti de François Mitterrand, est créditée de 2 ou 3% des voix. Seul émerge, en fierté de verbe et de posture, le communiste Fabien Roussel.

Alors, droite libérale (Pécresse ou… Macron) ou droite nationale (Le Pen ou Zemmour)? Nul ne peut prévoir l’élu du second tour. Mais une chose est certaine: le curseur de la politique française s’est furieusement déplacé à droite. Un électeur sur trois, ou presque, plébiscite le souverainisme et un contrôle drastique de l’immigration. Les fronts bougent comme jamais. Et les leçons de morale des colleurs d’étiquettes n’y pourront rien changer.