Des pères divorcés en colère lancent une pétition

DROIT PARENTAL • Des papas, privés de leurs enfants suite à 
une séparation conflictuelle, veulent qu’un organe de surveillance soit mis sur pied pour contrôler les agissements 
des intervenants du Canton.

  • Philippe Oberson, représentant genevois du Mouvement parents, enfants, jeunesses (MPEJ), avec sa pétition qui sera bientôt remise aux députés du Grand Conseil.

«Le Service de protection des mineurs devra aller vers plus de droiture et d’efficacité dans le traitement des dossiers"

Le vent serait-il en train de tourner dans le combat à la David contre Goliath opposant des pères divorcés au Service genevois de protection des mineurs (SPMi)? Une pétition, lancée récemment par le «Mouvement parents, enfants, jeunesses (MPEJ)», veut imposer au SPMi et aux intervenants en protection de l’enfance, un organe de contrôle et de surveillance indépendant disposant d’un pouvoir de sanction. Notons que le même texte circule dans le canton de Vaud où il vise la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ).
La pétition réclame aussi que tous les entretiens entre les familles concernées et les professionnels du Canton soient protocolés ou enregistrés. «Le Service de protection des mineurs devra aller vers plus de droiture et d’efficacité dans le traitement des dossiers. Bien souvent, ses employés ont comme un biais cognitif qui les pousse à prendre le parti des mères. Or, 
les juges semblent les considérer comme des auxiliaires de justice et prennent leurs décisions sur la base de leurs rapports», déplore Philippe Oberson. Le répondant genevois du MPEJ, qui s’est lancé dans la course au Conseil d’Etat en 2023 sur la liste Résistance populaire, est engagé dans la cause paternelle depuis 
15 ans.
Calomnies impunies
Les témoignages de pères divorcés confirment que beaucoup d’entre eux s’estiment gravement lésés par les services sociaux. «Les accusations mensongères de violences ou d’abus sexuels proférées stratégiquement par l’ancienne compagne tiennent souvent une place centrale dans ces affaires. Elles impliquent rapidement un éloignement partiel ou total entre le père visé et ses enfants. Ces affaires traînent malheureusement souvent des années et, finalement, le père est privé de ses enfants et vice-versa. Dans les cas les plus dramatiques, il ne les revoit même jamais… Avec toutes les conséquences sur sa santé psychique que l’on peut imaginer…», déplore Philippe Oberson.
L’activiste estime que cette gestion des dossiers relève de la maltraitance grave. «Pourtant, les dénonciatrices calomnieuses écopent dans 
le meilleur des cas de quelques jours-amendes alors que le Code pénal prévoit jusqu’à 5 ans de prison. Cela n’est pas dissuasif et d’autres mères, aveuglées par leur colère, continuent donc d’utiliser cette arme fatale de destruction massive!», assène de son côté Julien Dura. 
Le fondateur du MPEJ, et auteur du livre A la mémoire des parents de seconde zone, souligne en outre que la relation entre l’enfant et son père s’en trouve abîmée et embourbée dans un conflit de loyauté. La pétition, qu’il a initiée, réclame donc aussi une grande sévérité pour ces faits.
Le Genevois Philippe Oberson et les signataires affirment que «l’intérêt supérieur de l’enfant, si souvent mis en avant dans ces affaires, est en réalité trop souvent bafoué par 
les intervenants sociaux en charge. Ils veulent «enfin que cela cesse». Leur pétition a déjà recueilli plus de 300 signatures.
Recours possible au TF
Lauranne Peman-Bartolini, porte-parole du Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) précise de son côté que «toute action du SPMi dans un dossier particulier est susceptible d'être contestée par un recours au Tribunal de protection de l'adulte et de l'enfant à Genève, lequel respecte les principes fondamentaux du droit».