Du courage politique comme remède au bruit

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J’ai grandi sous les avions, à Versoix. Pendant les repas, on avait l’habitude d’interrompre la conversation pour laisser passer les Boeing. Aujourd’hui j’habite en ville, proche d’une route fréquentée. La nuit, le sommeil prend le rythme de l’accélération et du vrombissement des moteurs.

A Genève, un quart de la population souffre du bruit. En Suisse, il cause 500 décès prématurés et des coûts de 2,7 milliards de francs par an. Le bruit ruine nos vies quotidiennes et nous rend malades. Théoriquement, on le sait. Pratiquement, on intervient trop timidement. La mesure la plus durable et la moins coûteuse pour y remédier est la réduction du trafic et de la vitesse des véhicules. A l’aéroport, c’est un couvre-feu de 22h à 6h pour garantir les huit heures de sommeil prescrites par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le bruit nocturne altère la pression artérielle, dégrade notre concentration, avec des effets négatifs sur la scolarité, notre moral et notre santé physique. Le parlement fédéral a récemment demandé des mesures fortes contre les comportements inappropriés de certains motards. C’est un aspect important. Mais pour nous protéger, Genève doit maintenant accélérer en généralisant en tout cas le 30 km/h en ville et en fixant un cadre à l’aéroport.