Face au CO2, le gaz naturel prend sa revanche

De janvier à avril, il s’est vendu un peu moins de 300 voitures fonctionnant au gaz naturel. Certes, dix fois moins que celles à l’électricité. Pourtant, ce carburant a de l’avenir.

  • En Allemagne, la société Verbio fabrique des biocarburants avec de la paille et des surplus agricoles. DR

    En Allemagne, la société Verbio fabrique des biocarburants avec de la paille et des surplus agricoles. DR

  • Verbio fabrique des biocarburants avec de la paille et des surplus agricoles. DR

    Verbio fabrique des biocarburants avec de la paille et des surplus agricoles. DR

  • Les poids lourds fonctionnant au gaz naturel, comprimé ou liquéfié, sont exemptés de taxe au kilomètre en Allemagne. DR

    Les poids lourds fonctionnant au gaz naturel, comprimé ou liquéfié, sont exemptés de taxe au kilomètre en Allemagne. DR

  • La Seat Leon ST break a une autonomie de quelque 440 km. DR

    La Seat Leon ST break a une autonomie de quelque 440 km. DR

En réalité, ce n’est pas du côté des particuliers que l’effort en direction du gaz naturel peut être payant. Rappelons qu’en Suisse, la proportion de biogaz issu de déchets végétaux ne cesse d’augmenter. Elle était de 22,4% à la fin de l’an dernier. Certaines stations-service offrent d’ailleurs la possibilité de n’embarquer que du biogaz, assurant une mobilité quasi neutre en dioxyde de carbone.

La voie du transport lourd

Le transport de marchandises commence à lorgner de tous côtés pour abaisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. On sait la percée de l’hydrogène, avec l’engagement de Coop et Migros. Le géant orange est parfaitement conscient des enjeux, car ses poids lourds effectuent 20’000 km par jour! Mais considérant que l’hydrogène est en phase de développement, le gaz naturel devenait une alternative intéressante. Déjà connu, avec des points de remplissage assez bien répartis, il réduit considérablement le CO2, jusqu’à 90% pour un plein à 100% de biogaz.

En Allemagne, la société Verbio (Vereinigte BioEnergie) a choisi une voie originale: produire des biocarburants, en particulier du biogaz, à partir de paille. Les poids lourds qui les utilisent ne paient pas les péages routiers des diesels. Ils consomment moins, sont tout aussi performants en matière de capacité de chargement et, pour les livraisons en ville, ont des moteurs plus silencieux.

Dans une interview publiée sur le site de gaz énergie, le patron de Verbio, Claus Sauter, estime que la focalisation sur les véhicules électriques n’est pas saine. Elle empêche de réduire immédiatement les émissions en détournant l’attention. Il est vrai qu’en Suisse, la promotion du gaz naturel est pour le moins timide. Elle ne progresse quasiment que chez les professionnels, les camionnettes étant rapidement avantageuses, alors que les particuliers en ignorent quasiment tout. La faute aux gaziers eux-mêmes, qui ont mis du temps à s’apercevoir qu’on n’était pas dans un marché régional, mais global, avec des pouvoirs publics peu actifs. La revanche du gaz naturel viendra peut-être du trafic de marchandises.

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