Face à face: votations du 15 mai - Reprise du règlement de l'UE relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes

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    Delphine Klopfenstein Broggini

Assurer noter sécurité

Simone de Montmollin, conseillère nationale PLR

OUI • L’accord sur l’espace Schengen a été adopté par le peuple en 2005 (Bilatérales II). Il assure la libre circulation des personnes au sein des Etats Schengen. Pour maintenir la sécurité à l’intérieur de cet espace, un contrôle efficace aux frontières extérieures est nécessaire. Frontex est l’instrument de coopération de Schengen. La Suisse en bénéficie directement, non seulement sur la question des flux migratoires, mais également pour lutter contre la criminalité transfrontalière, notamment grâce au système d’information Schengen (SIS).

Comme c’est le cas pour d’autres accords, Schengen prévoit la reprise des acquis adoptés par l’Union européenne. L’uniformité des normes permet d’assurer une coopération efficace, dans l’intérêt de tous les pays. La crise migratoire de 2015-2016 a montré des lacunes occasionnant abus et insécurité juridique. L’UE a donc révisé la réglementation Frontex en 2019. Le Conseil fédéral et le Parlement ont ensuite mis à jour notre base légale en 2021.

En refusant cette révision, les référendaires ne contestent pas uniquement Frontex. Ce dernier peut évoluer. Ils savent qu’en cas de refus, c’est l’accord Schengen qui sera caduc et avec lui, celui de Dublin sur l’asile, qui lui est juridiquement lié. Un jeu dangereux à l’heure où l’Europe a besoin de cohésion pour assurer sa sécurité. Ne prenons pas le risque d’isoler la Suisse, votons oui à Frontex.

Ne salissons pas l'image de la Suisse

Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale, présidente des Vert.e.s Genève

NON • Un des sujets de la votation du 15 mai est le soutien de la Suisse à l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex. Depuis sa création, le budget de Frontex n’a cessé de croître, passant de 6 millions à plus d’1 milliard d’euros. Elle est désormais devenue un genre d’armée dont les opérations sont au cœur de nombreux scandales. La Suisse veut-elle continuer de salir son image aux côtés de Frontex, alors que Genève héberge les bureaux du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugié(e)s? La réponse est non!

La Suisse n’hésite pas à mettre la main au porte-monnaie dans ce déluge de moyens contre d’autres êtres humains, jusqu’à financer près de 5% du budget de Frontex, soit 61 millions de francs.

Avec Frontex, les réfugié(e)s sont refoulé(e)s par la force. Le droit de déposer une demande d’asile leur est refusé. Cette agence contribue à ce régime et la Suisse ne peut pas l’encourager! La Suisse doit au contraire s’engager pour des voies d’accès légales, comme la réintroduction des demandes d’asile dans les ambassades. Si les contrôles aux frontières sont renforcés, les refugié(e)s prendront plus de risques encore.

La Suisse a le pouvoir de donner un message fort à l’Union européenne. Le non permettra de poser les jalons d’un «meilleur Schengen». Arrêtons de cautionner la ruine du droit d’asile!