Genève est à gauche!

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Il faut être très clair: Genève est désormais à gauche. Elle l’est jusqu’au printemps 2023, fin de législature, voire au-delà, si la droite ne parvient pas à renverser la vapeur aux prochaines élections.

A gauche, au gouvernement. Depuis l’élection complémentaire de ce printemps: deux socialistes, deux Verts, c’est déjà une majorité claire. Sans compter un magistrat PDC qui a aligné sa politique de mobilité sur la doxa Verte. Au Conseil d’Etat, l’affaire est donc classée. Et le déficit! Et la dette! Et 6 milliards pour la «transition écologique»! Que du bonheur.

Mais Genève, ne nous y trompons pas, est aussi, de facto, à gauche dans les rangs du Grand Conseil. Oh certes, la majorité élue en 2018 est clairement à droite. Mais les choses n’ont cessé de glisser, pendant la législature: si l’UDC et le PLR sont droits dans leurs bottes, comme en face d’eux la gauche, le PDC et le MCG en revanche ne cessent de fluctuer. Aucune ligne claire. Des alliances opportunistes, en fonction d’intérêts à court terme. Une jouissance très «Quatrième République» à s’ériger en arbitres des majorités, ces partis charnières dont tout dépend. Dans le microcosme parlementaire, c’est sans doute très vivifiant. Mais il n’est pas sûr que l’intérêt supérieur du canton en sorte gagnant.

Le gagnant? C’est la gauche! Elle soutient ses ministres, le doigt sur la couture des pantalons. Elle profite des trahisons dans l’autre camp. Elle se frotte les mains. Et peut préparer sereinement les élections de 2023.