«Il nous faut plus de moyens pour promouvoir le vin suisse»

PROMOTION • Les vins locaux tiendront une place de choix sur nos tables en cette fin d’année. Mais, la route est encore longue pour qu’ils coulent à flots.

  • Les vins suisses représentent 38% du marché national. 123RF

  • Les vins suisses représentent 38% du marché national. En médaillon Robert Cramer. 123RF

A l’approche des Fêtes, les vins suisses tentent de séduire les consommateurs. Pas évident vu la concurrence et le faible budget attribué à Swiss Wine Promotion. Les explications de son président, Robert Cramer.

GHI: Comment se porte le marché des vins en Suisse en cette fin d’année?
Robert Cramer:
On ne note pas de boom particulier des ventes. Pas de quoi rattraper la baisse générale. Car, malheureusement, on constate chaque année une diminution de la consommation de vin.

– Quid des vins suisses? Sur le marché national, les vins suisses représentent 38% contre 62% pour les vins étrangers. On réussit à maintenir cette part de marché mais, sur des volumes qui baissent d’année en année.

– Les Suisses ne boivent pas suisse? Cela dépend des cantons. En Suisse romande, les Genevois consomment des vins locaux. Idem dans les cantons de Vaud et du Valais. En revanche, outre-Sarine, on boit essentiellement du vin italien. Aux yeux des Suisses allemands, le vin n’est pas un produit du terroir helvétique, contrairement au fromage par exemple. Notre défi: les convaincre de déguster les vins suisses.

– Qu’attendez-vous? On manque de budget suffisant pour ça. A titre de comparaison, le gouvernement italien consacre chaque année 102 millions d’euros (environ 105 millions de francs suisses) à la promotion des vins italiens. Dont presque 20 millions pour le marché suisse, un marché à haut pouvoir d’achat et où les gens boivent du vin. De mon côté, j’ai 6 millions de francs (dont seulement 50% issus de la Confédération) par an pour promouvoir le vin suisse en Suisse et ailleurs. C’est quand même un peu inégal…

– Que feriez-vous si vous aviez plus de moyens? Je commencerais par une campagne de communication sur l’identité de nos vins. Et ce, en mettant en avant et en généralisant le logo «vins suisses». D’autre part, nous pourrions négocier avec les grandes surfaces. Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de régater avec nos concurrents, y compris dans les rayons de supermarché.

– Le Covid n’a-t-il pas changé la donne? Un peu. Les gens sont allés directement chez les vignerons. Ils ont acheté du vin local grâce aux «bons terroir». Mais pas de quoi compenser la baisse de la consommation.