La boxe genevoise se relève

Le premier gala de «noble art» professionnel post-pandémie se tiendra le 24 juin au Palladium sous l’égide de l’ex-quintuple champion du monde genevois Patrick Kinigamazi reconverti en promoteur.

  • Patrick Kinigamazi va mettre un terme à un an et demi sans combats professionnels en Suisse. STéPHANE CHOLLET

    Patrick Kinigamazi va mettre un terme à un an et demi sans combats professionnels en Suisse. STÉPHANE CHOLLET

La pandémie n’aura donc pas réussi à mettre la boxe suisse au tapis. Les combats pros reprendront en effet dans notre pays le 24 juin prochain après plus d’un an et demi d’interruption. Ce sera sous l’égide d’un promoteur du genre combatif en la personne de Patrick Kinigamazi. L’ex-pro du club pugiliste de Carouge, retiré des rings depuis fin 2020, organisera son meeting au Palladium.

Cinq combats pros

Au programme: au moins cinq combats professionnels qui se disputeront en seulement six rounds «histoire de se remettre en jambe» et une dizaine de combats amateurs en trois rounds. Les têtes d’affiches seront les Suisses Bryan V. Fanga, Cédric Kassongo, Liridon Koxha et Stefan Rumpold et le Français Khalid Graidia. Covid-19 oblige, seule une centaine de spectateurs pourra assister aux combats moyennant l’achat d’un billet à 30 francs.

Patrick Kinigamazi, ancien quintuple champion du monde WBF poids super-plumes de boxe anglaise, avec 32 victoires à son actif en 35 combats et vingt ans de carrière, confirme ainsi son envie de se réinventer en promoteur. Le Rwandais âgé de 38 ans avait déjà lentement peaufiné l’idée depuis cinq ans car son club peinait alors à lui organiser des combats à son niveau. Par le passé, le trentenaire a mis sur pied une douzaine de galas, dont trois au Cirque de Noël de Plainpalais qui avaient fait grand bruit.

Rêve de Jeux olympiques

«Kini», comme il est surnommé, voit dans cette activité de promoteur un moyen de rendre à la boxe ce qu’elle lui a donné «notamment en termes d’intégration et de rencontres». Pour cela, il lui faut convaincre les sponsors, ce qui depuis son retrait du circuit n’est pas facile et sachant qu’en boxe, même le plus petit des meetings coûte au moins 50’000 francs.

«A long terme, mon rêve serait d’emmener un boxeur suisse aux Jeux olympiques ce qui ne s’est jamais vu dans l’histoire», confie celui qui fut aussi champion du monde de full-contact à deux reprises. Selon lui, il y a à Genève un potentiel de jeunes boxeurs prometteurs, plus doués techniquement que lorsqu’il avait débuté car ils ont aiguisé leurs compétences en observant les pros sur YouTube. «Le problème c’est qu’ils manquent encore souvent de volonté. Ils veulent tout, tout de suite. C’est notre époque qui veut ça. Au cours de ma carrière, j’ai développé un vaste réseau international dont je veux faire profiter notre relève.»

Il est temps aujourd’hui de «remettre le moteur en marche», «car un an et demi sans combattre et à s’entraîner dans le vide sans objectif, c’est long et démotivant pour un jeune boxeur», conclut «Kini».