La motion «Pour que la plaine de Plainpalais ne soit plus un îlot de chaleur mais un îlot de verdure!», portée par des membres du Centre, des Verts, du PS, d'Ensemble à Gauche et du PLR, a été acceptée lors de la séance du Conseil municipal du 6 juin dernier. Explications et réactions.
Un nouveau parc
Comme le rappellent les motionnaires, «la plaine de Plainpalais est un site historique de Genève dont la composition et les usages ont évolué au fil de la construction de la ville». En effet, elle a longtemps été consacrée à une activité maraîchère et s'est peu à peu transformée en un site urbain au siècle dernier. Pour les auteurs de la motion, le vaste espace au cœur de la cité pourrait voir fleurir une végétation plus luxuriante. Ainsi le crédit d'études entériné par le parlement de la Ville porte sur un réaménagement en surface de la pointe sud de la plaine de Plainpalais. Il s’agirait dès lors de créer un nouveau parc de quartier, doté d'une surface engazonnée d'arbres, là où il est possible d'en planter, ainsi que d'équipements publics de qualité (jeux pour enfants, éventuellement pataugeoire, bancs, et tables.
La présidente des Verts genevois, Delphine Klopfenstein-Broggini, ne cache pas son enthousiasme. «Le texte soumis au parlement de la Ville fait écho à une autre motion que nous avons déposée au Conseil national pour une meilleure adaptation aux périodes de canicule. Mais aussi au Forum International Des Arbres qui s'est tenu à la mi-octobre à Plainpalais.» Pour la conseillère nationale verte, il est important de reconsidérer la ville à l’aune des changements climatiques et de créer des îlots de fraîcheur. A cet égard, l'arbre joue un rôle central .
Et du côté des habitants?
Pour Gérald Berlie de l’Association des Intérêts de Plainpalais (AIP), «si la Plaine redevient verte, c'est heureux car les plus anciens d’entre nous l’ont connue ainsi». Le comédien et conseiller municipal vert, Antoine Maulini, qui réside dans le quartier, ne dit pas autre chose. «Cette plaine est anachronique, il est temps de l'adapter aux besoins de ses habitants et de répondre à la situation environnementale préoccupante», souligne-t-il. Trouve-t-on des voix discordantes concernant cette motion? Le président du MCG, François Baertschi estime qu'elle ne va pas assez loin.
«Le texte est très nettement insuffisant. Si la végétalisation de la pointe sud est indispensable, il faut faire beaucoup plus. Le sol composé de sable rouge doit être remplacé pour éviter ce revêtement néfaste à la santé, coûteux et contenant des substances non hygiéniques. Nous avons là l'expression la plus révélatrice de la faillite du Conseil administratif de gauche qui règne depuis trop longtemps sur la Ville». Justement: quelle est la vision de la Municipalité? «Envisager des augmentations
ponctuelles de la végétalisation, oui,
mais ces espaces accueillent maintes
activités - culturelles, économiques, sociales - dont la plupart ne seraient pas relocalisables. Les infrastructures en sous-sol constituent aussi une contrainte forte pour des plantations», indique le Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM).
Actuellement, un réaménagement de l'avenue du Mail – où la pérennisation de la piste cyclable créée provisoirement s'accompagne de trottoir jardin et de 160 plantations – fait l’objet d’un recours