G20: la Suisse fait enfin preuve de fermeté

On avait prédit cette réunion risquée pour Eveline Widmer-Schlumpf. Invitée par la Russie à participer aux travaux préparatoires du Sommet du G20 de Saint-Pétersbourg en septembre, la Suisse pouvait craindre d'être mise sous pression sur les questions fiscales. Il n'en a rien été. Les ministres des finances et banquiers centraux des pays riches ont surtout donné la priorité à la croissance et à l'emploi à court terme, en raison d'une économie mondiale trop faible et d'une reprise fragile et inégale.Toutefois, un accord-cadre a été convenu pour réglementer les conventions sur l'échange automatique d'informations. Et, apparemment, Eveline a réussi à faire entendre sa voix, puisqu'il devrait être contraignant pour tous les centres financiers importants, tels Hong Kong et Singapour. Berne a notamment réussi à introduire dans les discussions l'aspect sur la protection des données. Et bien que son contenu doive encore être affiné au sein de l'OCDE, le Département fédéral des finances a assuré que nos négociateurs y participeront de manière active. De là à ce que les paradis fiscaux de certaines grandes puissances y soient aussi soumis, le chemin sera sans doute encore long... Tout comme le plan de la lutte contre l'optimisation fiscale des entreprises. Or, la Suisse ne sera pas présente au Sommet du G20 en septembre, durant lequel seulement les objectifs stratégiques seront redéfinis. Et sa présence n'est pas davantage assurée l'année prochaine, lorsque le G20 sera présidé par l'Australie. Espérons que le G20 a effectivement pris la Suisse au sérieux, comme l'a déclaré avec satisfaction la ministre des finances.