Vers la «normalisation» de la Chine

MUTATION • A l'heure où la Suisse se félicite de la signature de l'accord de libre-échange avec la Chine, la deuxième économie mondiale vit des jours nettement moins euphoriques: sa croissance ralentit. Ce qui ne plaît guère aux investisseurs. Ajouter à cela les réticences de la nouvelle équipe dirigeante à intervenir et le refus de la banque centrale à laisser la monnaie chinoise s'affaiblir, et ce sont des millions de dollars qui ont déjà quitté le pays. Selon UBS, les ventes de titres de sociétés chinoises ont atteint en mai le plus haut pourcentage depuis l'éclatement de la crise en 2008. Résultat: la bourse de Shanghai a fléchi de plus de 12% et l'indice de Hong Kong qui recense les entreprises chinoises de 22% depuis le début de l'année.Bien sûr, le ralentissement de l'économie chinoise aura un impact négatif sur le reste du monde. Cependant, cette évolution pourrait bien être le signe d'un modèle économique en mutation. Car la situation actuelle relève surtout de facteurs structurels internes: renchérissement des salaires qui impacte la compétitivité; diminution d'une politique de crédit à tout-va; baisse de la rentabilité du capital dans une économie marquée par le surinvestissement en infrastructures, etc. D'une économie tirée par les investissements et l'exportation, la République populaire de Chine semble se diriger vers un modèle privilégiant la consommation et la mise en place d'un début d'Etat-providence. Ce qui ne peut être que profitable aux entreprises suisses d'exportation.