Robustesse, constance, prévisibilité, résilience. Voilà le secret de la prospérité économique. Et s'il est un pays qui en possède les clés, c'est bien le nôtre. Lilliputien parmi les géants (la Suisse contribue à 0,9% seulement du PIB mondial), il s'est malgré tout hissé à la deuxième place du classement annuel de la compétitivité mondiale de l'IMD, juste derrière... les Etats-Unis! Une performance jamais atteinte depuis la création du rapport en 1989. Et ce grâce à un tissu de PME innovantes et productives, des profils d'activités diversifiés, une ouverture vers le monde extérieur, un haut niveau d'éducation, des infrastructures efficaces et un cadre favorable aux affaires.
Modèle d'efficacité et d'attractivité, cette Suisse qui gagne met en doute le bien-fondé des politiques d'austérité imposées à nos voisins en récession et relégués dans les tréfonds du classement de l'IMD. Ce d'autant que les Etats-Unis et le Japon, qui ont opté pour la relance en faisant marcher la planche à billets, s'en sortent nettement mieux, les premiers s'arrogeant le leadership de la compétitivité mondiale et le second remontant de 3 rang à la 24e place.
Tout n'est pas rose cependant en Helvétie. Les menaces sur ses avantages compétitifs s'accumulent: baisse des exportations, franc fort, pressions politiques internationales notamment dans les domaines bancaire et fiscal. Conserver la dynamique actuelle ne sera donc pas facile, surtout que notre pays n'a jamais été aussi vulnérable politiquement.