«Dieudonné» s’invite dans les manuels scolaires genevois.

COCASSE • Un personnage nommé Dieudonné est le héros inattendu d’une bande dessinée qui enseigne l’antiracisme aux élèves genevois.

  • Une bande dessinée qui crée la polémique. DR

    Une bande dessinée qui crée la polémique. DR

Les enseignants genevois ont la possibilité de faire découvrir une bande dessinée à leurs élèves qui traite du racisme. Détail cocasse, un des principaux personnages de l’histoire, un noir ayant une casquette vissée à l’envers sur la tête, s’appelle Dieudonné.

Pas de lien avec l’humoriste selon le DIP

Inévitablement, ce nom fait penser au très controversé humoriste franco-camerounais qui comparaît régulièrement devant la justice française notamment pour des affaires liées à la «provocation à la haine raciale». D’après Education 21, plateforme pédagogique qui s’adresse aux enseignants du pays, «cette bande dessinée évoque avec humour des situations de la vie quotidienne. Il n’y a jamais eu d’écho négatif de la part des enseignants. Dieudonné est un nom comme un autre», souligne même Isabelle Steinhaüslin qui travaille dans le Département communication d’Education 21.

Pierre-Antoine Preti, nouveau responsable de communication au Département de l’instruction publique (DIP) du canton de Genève, abonde dans ce sens: «Une bande dessinée éditée en 1998 et rééditée en 2004 est sans lien possible avec le débat actuel autour de la personnalité publique Dieudonné. Je rappelle que Dieudonné est un prénom courant, notamment dans les pays francophones d’Afrique.»

Former et informer

Un avis que ne partage pas Jean Romain. Le député PLR est assez critique sur la démarche pédagogique de la bande dessinée: «Il faut faire une distinction entre former et informer. Former nécessite l’exemplarité d’un adulte de référence, c’est par l’exemple qu’on forme. Dieudonné est un prénom maladroit car c’est le prénom de cet humoriste qui ne semble pas être, lui en tout cas, l’adulte de référence capable de donner l’exemple. Ce n’est donc pas cette bande dessinée qui va faire diminuer le racisme. Ce qui fait qu’un jeune est persuadé que le racisme n’est pas une opinion mais qu’il est une haine, c’est l’exemple de parents, professeurs, proches et adultes de référence. On n’éduque pas avec des mots ou avec des images, on instruit avec des mots et avec des images mais on éduque par l’exemple.»