LE DÉBUT DE LA FIN

La cheffe du DIP est-elle personnellement coupable de ce qui a pu se passer au Foyer de Mancy? La réponse est évidemment non! La magistrate élue est tout en haut, elle règne sur des milliers de personnes, il est évident qu’elle ne peut tout contrôler, sur le moment.

Coupable, non. Mais responsable. Ainsi le veut la République. Le chef, au sommet de la pyramide, doit répondre des dysfonctionnements. C’est parfois cruel, on l’a vu maintes fois dans l’Histoire: tel ministre de bonne volonté, n’étant strictement pour rien, à titre personnel, dans des actes commis par la base, doit pourtant en assumer la responsabilité. Sinon, on lui dira: «Vous n’en saviez rien? Mais c’est à vous de vous assurer que les informations remontent.»

Dans ces conditions, la cheffe du DIP a le droit de fulminer intérieurement. Mais pas celui de le montrer. Encore moins, de lâcher ses subordonnés, comme elle l’a fait lors sa conférence de presse. Oui, c’est cruel! Mais la politique est ainsi. Elle exige, dans ce genre de circonstances, une capacité d’adaptation, un sens de l’Etat, et disons-le une habileté, qui aillent plus loin que simplement se dédouaner soi-même. Car cette position défensive sera toujours rejetée par le récepteur du message.

La grande leçon, c’est qu’en politique, il faut savoir faire de la… politique! Rien de pire que se cambrer, vouloir faire tout juste, défendre la perfection de son image. On atteint, dans ce cas, des moments où chaque geste, chaque parole, se retourne contre vous. Et c’est le début de la fin.