Genève mérite (enfin) ses konbini

Si vous êtes déjà allé au Japon ou en Thaïlande, vous savez forcément ce qu’est un konbini. Toujours pas? Si je vous dis Family Mart, Seven-Eleven, Lawson, Circle K ou Daily Yamazaki, c’est plus clair? Ces supérettes souvent ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept vendent des produits de consommation courante (alimentation, boissons, presse, petite papeterie, produits ménagers…), mais aussi une foultitude de services (bancomat, photocopies, bornes Internet ou encore réservation de spectacles ou d’hôtels).

Au Japon, les konbini cartonnent avec plus de 60’000 points de vente, 1,5 milliard de clients par mois et un chiffre d’affaires de plus de 11’000 milliards de yens, soit environ 100 milliards de francs. Ce succès insolent n’est pas très étonnant. Ces supérettes correspondent aux nouvelles habitudes des consommateurs. Spécialement dans les grands centres urbains où les clients apprécient de pouvoir faire leurs achats à tout moment de la journée et de la nuit. Les prix, eux, restent identiques.

On se demande donc pourquoi aucun entrepreneur n’a eu l’idée de lancer un tel concept à Genève. La réponse est évidente. Chez nous, on vote pour accepter l’ouverture des magasins durant trois dimanches par an. Et on ne peut pas dire que cette question se règle dans la tranquillité. Avec d’un côté des syndicats qui prétendent connaître les envies des salariés, de l’autre des patrons qui agitent la menace du commerce en ligne. Pourtant, l’avenir des petits commerces devra forcément passer par une extension de leurs heures d’ouverture. Une évolution gagnant-gagnant qui devrait donner un second souffle aux enseignes situées en centre-ville, tout en facilitant la vie des pendulaires. Il serait enfin temps de prendre exemple sur ce qui marche ailleurs dans le monde.