La Suisse, un pays de trouillards

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

INNOVATION • C’est un inquiétant paradoxe. D’un côté, une économie affichant des taux de croissance enviés par tous nos voisins. Et de l’autre, une capacité d’innovation hétérogène. En d’autres termes, certaines PME et multinationales (principalement actives dans la pharma) investissent en masse pour se maintenir au top de la compétitivité et d’autres sociétés réduisent drastiquement leur budget recherche et développement (R&D). Certaines vont même jusqu’à y renoncer. Un suicide économique programmé mis en lumière dans la dernière étude de l’Académie suisse des sciences techniques.

Autres enseignements, les entreprises actives dans les divisions chimie, machines, métallurgie et horlogerie, sont particulièrement touchées par la baisse de leur capacité d’innovation. Les PME de la division textiles et habillement vont encore plus loin puisque les auteurs de l’étude affirment qu’elles sont résignées. La conséquence de ce manque d’audace se traduit par une baisse du nombre d’industries dans notre pays. La situation est clairement inquiétante car les entreprises helvétiques développent toujours moins de réelles innovations de marché. Elles perdent ainsi du terrain face à leurs concurrentes étrangères qui ne se privent pas d’investir en masse dans la R&D.

Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, le Boston Consulting Group rappelait cet été que notre pays reculait au classement des destinations favorites des expatriés. Passant de la 5e à la 8e place en seulement un an. Il a particulièrement perdu en attractivité auprès des Russes, Américains, Chinois, Italiens et Allemands. Tous les indicateurs le montrent, il est urgent de se réveiller. Diable, un peu d’audace!