Le nouveau pôle économique de l’ogre chinois

GÉOPOLITIQUE • La Chine n’en finit plus de nous épater. Ou plutôt de nous stupéfier. Il y a vingt ans, la ville-province de Chongqinq a été choisie par les autorités pour assurer un développement économique et démographique dans le sud-ouest du pays. Résultat, la ville est devenue une mégapole de plus de 35 millions d’habitants (vous avez bien lu). Elle s’étend sur 82’000 kilomètres carrés, soit la superficie d’un pays comme la République tchèque.

Face au relatif ralentissement économique du reste de la Chine, Chongqinq fait figure d’exception. Sous l’action effrénée des pelleteuses, elle poursuit inlassablement son expansion. Dans le même temps, son taux de croissance reste toujours élevé, oscillant entre 7% et 15%. Devenue en quelques années la locomotive du sud-ouest, cette mégapole fonctionne comme un cyclone. Chaque jour, des paysans sont délogés pour laisser la place à de nouveaux gratte-ciels. Au grand dam de l’écosystème local attaqué de toutes parts pour des motifs purement financiers.

Autre problème, le taux de chômage commence à grimper depuis quelques mois. S’il reste faible à environ 4%, il laisse sur le bord de la route des dizaines de milliers de travailleurs sans formation. Ces derniers sont obligés de se convertir au transport de marchandises. Pas en voiture ou en scooter, mais sur leur dos. Ces transporteurs d’un autre temps peuvent déplacer parfois jusqu’à 100 kilos de charge. Salaire espéré? Quelques francs par jour. Les empêchant ainsi de pouvoir vivre décemment. Reste que si parfois le rêve chinois se fissure, il fait néanmoins preuve d’un dynamisme impressionnant. Car malgré les soubresauts conjoncturels, Chongqinq continue d’attirer 300’000 nouveaux habitants chaque année. D’ici peu, cette agglomération deviendra tout simplement la plus grande ville du monde.