Les start-up, nouvelles machines à cash

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

FINANCEMENT • Durant les six premiers mois de l’année, 10,2 milliards d’euros ont été injectés dans les start-up européennes, selon le dernier baromètre du cabinet d’audit et d’expertise comptable EY. Soit 27% de plus qu’en 2017. C’est tout simplement un record. Si l’on s’amuse au petit jeu du classement, Londres arrive en tête malgré les incertitudes liées au Brexit. Les fournisseurs de capitaux continuent donc de miser sur de jeunes entreprises britanniques. Elles ont obtenu au total 3,1 milliards d’euros. L’Allemagne arrive en deuxième position avec 2,4 milliards d’euros, suivie par la France avec un peu moins de 2 milliards d’euros.

Et la Suisse? Elle occupe la cinquième place en termes de volume avec 415 millions d’euros et 124 rondes de financement. Par comparaison: au premier semestre 2017, elle affichait 71 rondes avec un volume total de 140 millions d’euros de financements accordés. Dans le classement des villes européennes, Zurich obtient la sixième place. Genève ne figure pas dans ce top 10 européen. Mais c’est davantage une question de masse critique que de performances.

Faut-il se réjouir de cette hausse des financements à destination des start-up? Oui et non. Oui, car cela démontre un intérêt croissant pour les entreprises innovantes et la capacité des investisseurs à miser sur de jeunes pousses prometteuses. Avec le secret espoir de dénicher le futur Facebook, Airbnb, Uber ou Booking. Non, car cet argent frais ne sert que trop rarement à la création d’emplois. On peut rappeler que la durée de vie d’une start-up en Suisse excède rarement deux ans. Et, autre réalité, neuf jeunes pousses sur dix emploient moins de dix personnes. Pas de quoi véritablement booster le marché du travail…