L’immobilier genevois en équilibre fragile

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

CONJONCTURE • En dix ans, les prix de l’immobilier genevois ont explosé de 59%. Une flambée en partie compensée par une chute des taux hypothécaires. Et une conjoncture globalement favorable. Mais les tendances sont en train de s’inverser. Impossible de savoir si elles seront bénéfiques au secteur. Seule certitude, ce dernier vit sur un fragile équilibre. Qu’il convient de ne pas bousculer.

Un exemple parmi d’autres, la récente tentative d’augmenter la valeur locative de 7,9% en terres genevoises. Une absurdité rapidement balayée par les divers partis de droite. Certains élus veulent même aller plus loin et supprimer cette taxe totalement injuste. A raison. Car aujourd’hui l’accès à la propriété est déjà suffisamment compliqué. Ainsi pour financer une hypothèque de 1 million de francs, il faut disposer de revenus annuels d’au moins 180’000 francs. Ce qui n’est pas le cas de 93% des Suisses. L’espoir réside dans la baisse programmée des prix. En coulisses, les dirigeants des grandes régies confient même que la croissance du taux de vacance devrait assurer une baisse notable à moyen terme. De l’ordre de 10% environ.

Autre élément important, le nombre de demandes de permis de construire est au plus haut. Il démontre avec clarté que l’offre de logements neufs va s’étendre ces prochaines années. Parallèlement, la demande se tasse. La population croissant plus lentement en raison d’une arrivée moins importante de main-d’œuvre étrangère. Pour couronner le tout, les taux hypothécaires devraient repartir à la hausse. Même si ce n’est pas pour tout de suite. La Banque nationale suisse (BNS) attendra certainement cette fin d’année avant de relever son taux directeur. Entraînant une correction à la baisse du marché.