Mon docteur s’appelle GAFAM

SANTé • Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM) s’intéressent toujours plus à notre santé. Ou plutôt aux promesses de profits de ce secteur. Ce dernier croît en moyenne de 5,4% par an et devrait atteindre les 10’000 milliards de dollars (9700 milliards de francs) en 2022. Pour s’imposer, ces géants technologiques entendent profiter de failles clairement identifiées: prix opaques des médicaments et des soins, lourdeurs administratives, insatisfaction des clients et pénurie du personnel de santé. Leur mission? Faciliter la mise en place d’une médecine 4P, soit prédictive, préventive, personnalisée et participative. En d’autres termes, dépoussiérer un secteur en misant sur la technologie.

Pour y parvenir, les GAFAM ont besoin de vos données. Leur stratégie consiste donc à proposer une série d’outils numériques pour opérer cette collecte géante. Cela passe par les applications permettant de calculer votre rythme cardiaque, vos séances de jogging du dimanche, mais aussi vos déplacements quotidiens. Ce qui explique clairement le rachat par Google de la société Fitbit à la fin de l’année dernière. Une acquisition estimée à plus de 2 milliards de dollars (1,94 milliards de francs) qui permet à la multinationale d’obtenir les données de plus de 28 millions d’utilisateurs actifs.

En matière de santé, les bénéfices amenés par les mastodontes du numérique pourraient être nombreux. Un exemple? Rien qu’aux Etats-Unis, le coût induit par les patients qui ne se présentent pas à un rendez-vous médical est estimé à 150 milliards de dollars (146 milliards de francs) par an. La création d’une plate-forme de prise de rendez-vous couplée à un suivi en ligne permettrait donc de substantielles économies. Autre initiative intéressante, le système cognitif Watson d’IBM propose en quelques secondes un diagnostic ou un traitement que le médecin peut ensuite affiner. La technologie au secours de notre santé? Ce n’est déjà plus de la science-fiction…