La justice croule sous les oppositions aux contraventions, notamment celles liées à la circulation. La belle affaire. GHI avait tiré la sonnette d’alarme au printemps dernier déjà. Sa pétition contre les contraventions abusives avait suscité un véritable raz-de-marée citoyen. La police en a tenu compte en baissant, dès le 1er janvier de cette année, les barèmes des émoluments. Le Ministère public, lui, et une commission du Grand Conseil, pensaient liquider l’affaire en la classant sans faire de bruit. Les faits leurs donnent tort.
Frapper durement les conducteurs avec des amendes dont la sévérité a perdu, pour certaines infractions, tout sens de la mesure, tout rapport avec la faute commise, c’est non seulement criminaliser les braves gens mais c’est aussi susciter chez eux un sentiment dangereux d’injustice. Une injustice qui creuse le fossé entre juges et justiciables, entre puissants et faibles, entre ceux qui travaillent dur, très dur, pour gagner leur vie et ceux qui les sanctionnent en perdant toute considération pour cette réalité.
Bref, il est urgent de rétablir la confiance. Comment? En remettant le justiciable au centre de l’action du Pouvoir judiciaire. Le Ministère public s’est engagé à le faire. L’accueil sera amélioré. L’information aussi. Mieux, une enquête de satisfaction est prévue (la dernière date de 2007). La création d’un guichet unique est aussi programmée. Des mesures concrètes qui montrent une volonté de renouer le fil rompu du dialogue. Plus important encore, ces mesures mettent en action les bons mécanismes pour que la justice reste le ciment indispensable à notre société. Et tout le monde est d’accord là-dessus, il n’y a pas de démocratie possible sans justice!