Le municipal de Vernier et député, Thierry Cerutti, ne décolère pas. «J'ai appris qu'un voyage en Espagne pour jeunes Verniolans en rupture aurait tourné à la beuverie», s'étonne l'élu MCG. Problèmes d'alcool, consommation de drogue douce et déprédations de l'hôtel qui les hébergeait à Lloret del Mar sur la Costa Brava sont à l'origine d'une interpellation adressée au Conseil administratif de la deuxième ville du canton, le 14 août.
Sanctions et réparations
«Ce voyage, qui s'est déroulé à l'Ascension, a été financé en partie par le Service de l'action sociale de Vernier et a été placé sous la responsabilité de la Fondation genevoise pour l'animation socioculturelle (Fase)», pointe l'ancien maire de la commune. Dans sa lettre, il veut savoir si le voyage a effectivement dérapé et si des sanctions et des réparations sont prévues. Thierry Cerutti veut également comprendre pourquoi le bus qui transportait les jeunes Genevois mélangeait mineurs et majeurs et pour quelles raisons il s'est arrêté dans la banlieue lyonnaise pour embarquer d'autres participants en cours de voyage.
Souci sur place
Ton beaucoup plus apaisant du côté de la Fase. «C'est le quatrième voyage de ce type organisé avec les habitants du quartier des Libellules», explique Yann Boggio, secrétaire général de la Fase. «Cette année, il concernait une vingtaine de jeunes dits en difficulté qui devaient participer à un grand tournoi international de foot. Comme il s'agit de voyages intergénérationnels, mineurs et majeurs ont été mélangés. Tous ont été encadrés par deux travailleurs sociaux hors murs, un animateur de la Maison de quartier des Libellules et une médiatrice de l'Association de quartier des habitants des Libellules», détaille-t-il. Avant de poursuivre: «C'est vrai qu'il y a eu un souci sur place. Les jeunes ont finalement refusé de participer au tournoi de football. Rien de bien grave a priori», plaide-t-il.
Projets socio-éducatifs
Et qu'en est-il au sujet du prétendu saccage de l'hôtel? «Des chambres du 5e et 6e étage de leur hôtel, dont une occupée par une encadrante, ont bel et bien subi des dégâts. Les propriétaires de l'hôtel ont d'ailleurs déposé une plainte pénale et une enquête est en cours en Espagne. Mais à ma connaissance, les jeunes ont simplement été pris dans une affaire qui ne les concerne pas», répond Yann Boggio. Qui ajoute: «Ce sont des jeunes dits en difficulté, je ne prétends pas que leur gestion soit toujours facile mais il est très important de continuer, malgré les problèmes, à les intégrer dans des projets socio-éducatifs comme celui organisé en Espagne», conclut Yann Boggio.